En respect des nouvelles orientations stratégiques du plan national de riposte contre le COVID-19, instruites par le Premier ministre, Manaouda Malachie, le ministre de la Santé (Minsanté), a ouvert une série de concertations. « Bien que la situation épidémiologique soit préoccupante, elle n’est pas pour autant alarmante. Toutefois, l’existence et la multiplication des clusters nécessitent que divers acteurs et partenaires impliqués dans la riposte réfléchissent sur les meilleures solutions à entreprendre », a expliqué le Minsanté, précisant que l’une des plus importantes étant d’apporter la bonne information au peuple camerounais. Présentant la situation épidémiologique actuelle, Dr Etoundi Mballa, le gestionnaire de l’incident pour le COVID-19 a précisé qu’entre le 24 février et le 3 mars 2021, le Cameroun a enregistré 3 284 nouveaux cas positifs et 35 décès. Si les régions les plus touchées sont le Centre, le Littoral et l’Ouest, des foyers de contaminations sont répertoriés dans les régions du Sud et de l’Est.
Au sujet de la vaccination, Dr Shalom Ndoula, le secrétaire permanent du programme élargi de vaccination a indiqué que, pour le moment, le conseil scientifique des urgences de santé publique a demandé que l’administration du vaccin AtraZeneca proposé au système de santé camerounais dont la livraison était préalablement prévue pour le 20 mars, soit suivant le principe de précaution et de prudence suspendue. En outre, il a été réitéré que le plan de vaccination pour l’heure, ne prévoit pas de vaccination de masse, mais une vaccination ciblée, volontaire et non obligatoire. Les échanges ouverts à bâtons rompus ont porté entre autres sur les sujets tels que le contrôle de la pandémie, la circulation des souches variantes et la vaccination.
La délégation des ordres proessionnels et les membres des sociétés savantes fut la première à soumettre sa vision. Au terme de cette concertation, plusieurs recommandations ont été formulées : multiplication des centres de dépistage ; révision du circuit de prise en charge des patients en intégrant la régulation médicale et le pré-hospitalier ; définition de la place du scanner dans la prise en charge des patients ; réactivation de comités d’hygiène et de santé au travail ; mise en place d’une plateforme de valorisation et de recherche sur le COVID-19 au Cameroun ; codification de la prise en charge en ambulance ; éclairage de l’opinion publique par les membres des sociétés savantes et les experts des domaines de la santé et connexes sur les problématiques épidémiologiques, thérapeutiques et cliniques en rapport avec le COVID-19. Quelques temps après, le Minsanté était face à la deuxième délégation.
Avec les membres de la médecine traditionnelle, le Minsanté a souligné que depuis le début de la riposte, leur contribution a permis d’attenuer et d’amoindrir le pourcentage de malades présentant des formes graves. Reconnaissant que la maîtrise de la pandémie dans sa première phase est la résultante de la conjugaison des efforts de la médecine traditionnelle et de la médecine conventionnelle, les deux parties ont formulé plusieurs propositions. Entre autres recommandations, l’on a adopté : la référence systématique des urgences de COVID-19 dans les formations sanitaires par les acteurs de la médecine traditionnelle ; l’autorisation de l’admission dans les formations sanitaires, sous leur forme première, des recette et médicament des acteurs de la médecine traditionnelle pour la réalisatio des essais cliniques ; l’accompagnement des acteurs de la médecine traditionnelle sous la forme d’un soutien budgétaire ; la mise à disposition de LANACOME d’une subvention permettant l’analyse de tous les traitements traditionnels efficaces ; une plus grande implication des promoteurs de la médecine traditionnelle dans les actions de sensibilisation au respect des mesures barrières.