L’annonce a été faite ce jeudi, lors d’un point de presse donné par le ministre de la Santé Publique dans la salle des conférences de ce département ministériel. La campagne sera lancée dans quelques semaines dans les régions du Nord et de l’Extrême Nord pour les enfants de 03 à 59 mois.
« Cette 4ème campagne, qui démarre en juillet 2019, après celle de 2016, 2017 et 2018, vise à administrer pendant la période de forte transmission, les médicaments antipaludiques aux enfants de 03 à 59 mois, pour les protéger contre le paludisme afin de réduire la morbidité et la mortalité liées à cette endémie » a-t-il précisé dans son propos liminaire.
Le ministre de la Santé Publique Manaouda Malachie a expliqué que le calendrier de déroulement s’étalera sur quatre (04) cycles mensuels pendant quatre (04) mois successifs de juillet, août, septembre et octobre. Pendant cette période, les agents de santé communautaires passeront dans les villages et quartiers pour identifier les ménages abritant les enfants à traiter et sensibiliser les familles du passage des distributeurs. Il reviendra au responsable de chaque ménage identifié de présenter chaque enfant cible à l’équipe de distribution et surtout de lui donner la deuxième et la troisième dose pendant les deux jours suivants.
De plus, le premier cycle de la CPS couvre les opérations de mobilisation sociale et de comptage des cibles dans les ménages. Il ira du 30 juin au 02 juillet, et l’administration effective des médicaments, du 03 au 07 juillet 2019 dans tous les districts et aires de santé des deux régions concernées.
Le Cameron sur la voix de son éradication
Le paludisme demeure un problème de santé majeure au Cameroun. En 2018, il était responsable de deux millions cent trente-trois mille cinq cent vingt-trois (2 133 523) cas de maladies dans les formations sanitaires, soit 25,9 % des consultations externes et trois mille deux cent quatre-vingt-dix-neuf (3 299) décès, soit un taux de mortalité de 14,6 % dont environ 65% chez les enfants de moins de 05 ans. Ces tendances nationales cachent des disparités régionales significatives.
En effet, la transmission est continue dans le sud du pays, tandis que les régions du septentrion sont caractérisées par une transmission saisonnière sur une période de 4 à 6 mois, au cours desquels l’on enregistre le plus grand nombre de cas et de décès. Les régions de l’Extrême Nord et du Nord sont les plus affectées, notamment pendant les périodes de grandes pluies qui s’étalent de Juillet à Octobre. L’Etat s’est entouré de nombreux partenaires, à l’instar de Président’s Malaria Initiative (PMI). Ce qui a permis la mise en place des plans stratégiques et suscité l‘arrivée des subventions. La Chimio Prévention Saisonnière du paludisme doit être utilisée dans les zones à forte transmission saisonnière de la maladie, selon l’OMS, en plus des MILDA, du Traitement Préventif Intermittent (TPI) chez les femmes enceintes sans oublier la prise en charge correcte des cas détectés.
Le chef du département de la santé a ainsi déroulé aux médias que « la campagne CPS 2018 a effectivement contribué à la baisse de la mortalité et de la morbidité chez les enfants de moins de cinq ans dans ces régions. Les résultats ont démontré une baisse de morbidité palustre de 60% et 47%, et de mortalité due au paludisme de 74% et 59% chez les enfants de 03-59 mois dans l’Extrême-Nord et le Nord respectivement par rapport à l’année 2015 ».