Depuis la prise des commandes de la prestigieuse organisation par Cécile Akame Nfoumou le 21 Aout 2017, la Croix Rouge n’a de cesse d’être l’objet d’une attention particulière. Entre résultats et projections, zoom sur une marque associative aux valeurs humanitaires qui souffle bientôt sur sa 60ème bougie.
Bonne coïncidence pour la Croix-Rouge camerounaise. A un mois de la commémoration du 60e anniversaire de son existence, elle a bénéficié d’une reconnaissance d’utilité publique, à la suite d’un décret signé par le président de la République. La troisième depuis sa création le 30 avril 1960.
« Il s’agit d’une spécificité des sociétés nationales de la Croix-Rouge qui doivent renouveler cette reconnaissance tous les dix ans », précise Jean Urbain Zoa, le secrétaire général. Les deux premières sont survenues le 9 janvier 1963 et le 12 octobre 1970. Il a donc fallu attendre encore un demi-siècle pour voir signer le décret présidentiel d’hier pour une demande qui a été introduite il y a un mois environ. Au siège de la CRC, l’activité était normale, même si de l’avis du secrétaire général, cet acte du président de la République va apporter un plus dans le fonctionnement, notamment dans les échanges avec les principaux partenaires.
En effet, la Croix-Rouge camerounaise est ainsi l’une des 192 sociétés du genre implantées dans le monde et qui mène ses activités au Cameroun dans le strict respect des sept piliers qui guident son action : humanité, impartialité, neutralité, indépendance, volontariat, unité et universalité. Aujourd’hui, la CRC qui est présente dans les 58 départements du Cameroun et quelques 320 arrondissements affiche plus de 50 000 volontaires à travers le territoire national. « Outre les comités départementaux et d’arrondissements, nous avons également des clubs dans les lycées et établissements d’enseignement supérieur et des brigades dans les écoles », souligne Jean Urbain Zoa. Le but ici étant d’initier les jeunes à la notion de volontariat.
Proche des couches défavorisées
Il faut savoir que la Croix-rouge camerounaise conduit ses activités auprès des réfugiés centrafricains dans la région de l’Est, auprès des déplacés internes du fait des exactions de la secte terroriste Boko Haram dans l’Extrême-Nord. Elle apporte en outre son assistance aux populations déplacées dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Dans le cadre de la lutte menée par les pouvoirs publics contre la propagation de la pandémie du coronavirus, le secrétaire général de la CRC indique que ce sont 200 volontaires qui sont actuellement mobilisés à Yaoundé et environ 400 à Douala dans le cadre de la campagne de vulgarisation du lavage des mains, aux côtés des collectivités territoriales décentralisées. Celle-ci est appelée à s’étendre dans la région de l’Ouest et dans les autres régions du pays.
Mission de formation
Toutefois, la Croix-Rouge camerounaise n’oublie pas son activité principale qui est la formation de la population aux gestes de premiers secours pour faire face aux accidents et autres calamités qui peuvent survenir. Association à but humanitaire, la Croix-rouge camerounaise a en son sein un hôpital. Trois présidents se sont succédé à sa tête depuis sa création en 1960. Cécile Akame Mfoumou, en poste depuis 2017 est la première femme à occuper le poste.
Contre le Covid19, la CRC impliquée
Cécile Akame Mfoumou, la première présidente femme de la Croix-rouge camerounaise précise à nos confrères de Cameroon Tribune : « Nous travaillons effectivement sur la base des principes d’humanité, d’impartialité, d’indépendance, d’unité, d’universalité et de volontariat qui fondent toute activité de la Croix-rouge. Si je me réfère à l’actualité, nous menons des activités de sensibilisation dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19, au sein des 58 départements du Cameroun en ce moment. Cette vaste campagne de sensibilisation est faite sur la base de ces préceptes grâce à près de 60 000 volontaires déployés sur le terrain. C’est donc clair que la Croix-Rouge camerounaise ne discrimine pas : elle est partout et pour tous. Sont donc ici respectés, les principes d’humanité, de volontariat, de neutralité, et bien d’autres encore ».
En 60 ans, un bilan flatteur
La Croix-rouge camerounaise a été très impliquée dans la plupart des accidents ferroviaires graves qui sont survenus au pays. On peut, entre autres évoquer les accidents de train d’Olembé et d’Eséka en 2016. En termes de catastrophe naturelle, les irruptions du Mont Cameroun, les crises d’inondation dans l’Extrême-Nord, ainsi que les glissements à l’Ouest, qui ont permis à la Croix-Rouge camerounaise de démontrer son engagement en matière de secourisme en cas de catastrophe. Plus de 500 00 personnes ont bénéficié de l’encadrement de l’institution.
Reconnaissance d’utilité publique
Grace à ce geste du Président de la République S.E Paul Biya, la considération et la confiance de la part des partenaires du mouvement Croix-rouge vont être multipliées. Notamment de la Communauté internationale de la Croix-rouge, de la Fédération des sociétés Croix-rouge, les Croix-rouge française, suédoise et luxembourgeoise entre autres.
La présidente avoue : « Du coup, les structures du système des Nations unies telles que le PAM, Unicef, le HCR, etc, avec lesquelles nous collaborons, peuvent nous éviter des voies de contournement et nous mettre directement en relation avec les bailleurs de fonds pour accéder à des financements des projets. Même s’il est vrai que l’Etat nous soutient déjà énormément. Mais, vu leur nombre important, nous avons toujours besoin des partenaires internationaux pour y arriver ».
Les perspectives de la Croix Rouge camerounaise
Cécile Akame Nfoumou n’a pas hésité à renchérir sur les ambitions de l’organisation : « Nos projets sont nombreux. Nous envisageons la construction des bureaux-sièges dans les départements et arrondissements pour améliorer et faciliter les conditions de travail de nos différents comités qui tiennent, jusque-là leurs séances de travail dans des domiciles privés. Nous comptons aussi donner à nos volontaires des moyens logistiques, en termes d’équipements d’intervention (tenues appropriées, motos, véhicules, brancards,…), compte tenu des sollicitations auxquelles nous faisons face ».
D’autres projets en vue néanmoins, à l’image du relèvement du plateau technique de l’Hôpital situé au siège, la création & équipement dans toutes les autres villes, d’autres centres de santé, en plus des 800 déjà en place. L’objectif étant de fidéliser les volontaires. Dans la même logique, les travaux de l’immeuble de type R+3, entamés par son prédécesseur, William Aurélien Etéki Mboumoua vont être achevés. Ainsi la CRC va améliorer sa capacité d’accueil des malades.