Un rapport de l´université d´Édimbourg datant du 15 février fait état d’un nouveau variant du coronavirus baptisé B.1.525 qui comprend plusieurs mutations «d´importance biologique». Détecté via le séquençage du génome dans plusieurs pays, dont au Danemark, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France, il est considéré comme plus dangereux, car capable d’échapper à certains vaccins et anticorps, explique le Guardian. C’est surtout la présence de la mutation E484K de la protéine spike (spicule), qui aide le virus à pénétrer dans les cellules, qui préoccupe le milieu scientifique.
Pour rappel, E484K est également présente dans les variants sud-africain et brésilien, réputés plus contagieux que la version initiale du coronavirus. Un vaccin inefficace contre le nouveau variant? Pour le Dr Simon Clarke, professeur agrégé de microbiologie cellulaire à l´université de Reading, interrogé par le Guardian, B.1.525 pourrait résister à certains vaccins.
«Nous ne savons pas encore dans quelle mesure ce [nouveau] variant se propagera, mais si elle réussit, on peut supposer que l´immunité contre tout vaccin ou infection antérieure sera émoussée», avance-t-il auprès du quotidien britannique. Ravi Gupta, professeur de microbiologie clinique à l´université de Cambridge, précise pour sa part que ce variant contient un changement capable d’aider le virus à échapper aux anticorps.
La découverte de cette souche, c’est qu’elle confirme que plusieurs variants préoccupants partagent les mêmes mutations, en particulier E484K. Il s’agit d’un changement «clé» à prendre en compte en modifiant le vaccin contre le Covid-19 existant pour le rendre efficace contre de nouvelles variantes, selon le professeur Jonathan Stoye de l’Institut Francis Crick, contacté par le Guardian.
Cinq cas en France
D’après ce rapport, jusqu’ici 35 cas de cette souche ont été repérés au Danemark, 39 au Royaume-Uni, 29 au Nigeria et 10 aux États-Unis. Sur le continent européen, le B.1.525 s’est propagé jusqu’en Espagne où un cas a été enregistré. Avec cinq cas d’infection, l’Hexagone n’est pas non plus épargné. Les scientifiques écossais soulignent que le B.1.525 a été pour la première fois enregistré en décembre 2020
Des biologistes de Caltech ont identifié un nouveau variant de Sars-CoV-2 qui semble se propager rapidement à New York. Apparu en novembre 2020, il représente actuellement un quart des nouvelles infections de l’Etat. Baptisé B.1.526, il regroupe plusieurs mutations dans le domaine de liaison de la spicule, la partie du génome la plus susceptible d’avoir des répercussions importantes sur le comportement du virus. S’il est encore trop tôt pour savoir s’il s’agit d’un variant véritablement préoccupant le simple hasard suffit parfois à expliquer la propagation, il s’agit à tout le moins d’un variant à surveiller.
Pourquoi c’est à surveiller.
Le coronavirus accumule sans cesse de nouvelles mutations (environ une toutes les deux semaines), mais les choses deviennent sérieuses quand celles-ci lui permettent de mieux se propager ou échapper au système immunitaire. L’une des deux branches du variant new-yorkais contient notamment une mutation (E484K) présente dans les variants brésilien et sud-africain, qui semble diminuer l’efficacité des anticorps et des vaccins. La diffusion d’une telle souche dans un État où une part importante de la population a déjà été exposée à Covid-19 suggère que le variant new-yorkais bénéficie bien d’un avantage sélectif sur les souches sauvages, et qu’il faut le suivre de près. Ce que s’apprêtent à faire les autorités américaines. En Europe, le variant britannique est dominant ou s’apprête à l’être dans la plupart des pays, et le variant sud-africain continue sa progression.