Sous le prisme de la propagation du COVID-19, les scenarii les plus apocalyptiques ont été imaginés pour le continent noir. Par le biais d’une note diplomatique intitulée : « »L’effet pangolin » : la tempête qui vient en Afrique ? », le centre d’analyse et prospective stratégique (CAPS), outil de réflexion du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, dressait en direction de l’Elysée un canevas pour trouver d’autres interlocuteurs à même d’affronter les conséquences politiques de la crise du COVID-19. Si les textes saints prétendent que c’est en chemin pour Golgotha que Jésus demanda aux filles de Jérusalem, « si l’on fait ces choses au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec ? », c’est en considérant les ravages causés par la pandémie de COVID-19 en pays industrialisés, maîtres de la science, que les Occidentaux ont prédit la condamnation finale de l’Afrique. Les chercheurs du CAPS invitaient alors le chef de l’exécutif français, en date du 24 mars 2020, à se tourner, en urgence, vers de nouvelles autorités crédibles et capables de s’adresser au peuple afin d’affronter les responsabilités de la crise politique à naître du choc provoqué par le nouveau coronavirus. La note du CAPS a notamment oxygéné le concept moribond de « holdup électoral » de Maurice Kamto, à la suite du boycott suicidaire des élections législatives et municipales du 9 février 2020.
La catastrophe annoncée pour l’Afrique au début de la fameuse pandémie COVID-19 n’a pas eu lieu, au grand dam de la plupart des « analystes » Occidentaux. Ils ne voient certainement pas d’un bon œil que leurs sinistres désirs aient été frustrés par la réalité. A ce jour, plus de 1,4 million de cas de COVID-19 ont été répertoriés sur le continent et près de 35 000 personnes sont mortes à cause du coronavirus, selon le centre de prévention et de contrôle des maladies de l’Union africaine (Africa CDC). Ce qui est insignifiant en comparaison des autres continents. « La tendance à la baisse que nous avons observée en Afrique au cours des deux derniers mois est sans aucun doute une évolution positive et témoigne des mesures de santé publique énergiques et décisives prises par les gouvernements de toute la Région », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, le 24 septembre. La pandémie s’est surtout manifestée dans une tranche d’âge plus jeune et a été plus prononcée dans quelques pays, ce qui suggère que des aspects spécifiques à chaque pays déterminent le schéma de la maladie et des décès. Environ 91 % des cas d’infection par COVID-19 en Afrique subsaharienne concernent des personnes de moins de 60 ans, et plus de 80 % des cas sont asymptomatiques.
« Mais nous ne devons pas relâcher notre vigilance. D’autres régions du monde ont connu des tendances similaires, pour constater qu’à mesure que les mesures sociales et de santé publique sont assouplies, les cas recommencent à prendre de l’ampleur », a conseillé Dr Matshidiso Moeti. Pour la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, si le continent n’a pas connu une propagation exponentielle de la COVID-19 comme beaucoup le craignaient au départ, la propagation plus lente de l’infection dans la Région signifie que « nous nous attendons à ce que la pandémie continue à couver pendant un certain temps, avec des flambées occasionnelles ». Il est donc crucial que les pays maintiennent les mesures de santé publique qui ont contribué à freiner la propagation de la COVID-19 afin de limiter les nouvelles infections et les décès. Avec ses moyens, l’Afrique résiste. « Il n’existe aucune preuve que les chiffres relatifs aux décès aient été erronés, car ils sont plus difficiles à omettre sur le plan statistique », a sentencieusement tranché Dr Matshidiso Moeti.