Le 9 janvier 2019 au Palais de l’Unité, le Président de la république recevait tous les corps nationaux et diplomatiques à l’occasion de la cérémonie traditionnelle des vœux du nouvel an.
C’est un visage spécial que le Palais de l’Unité, revêtu de ses plus beaux atouts, a accueilli la cérémonie de présentation des vœux de nouvel an au président de la République S.E Paul Biya. L’une des innovations marquantes inscrites par le Cabinet civil a été la présence de places assises et de chapiteaux pour les hôtes du chef de l’Etat.
Le premier acte de la journée, qui a eu pour cadre le premier étage du Palais de l’Unité pour les membres du corps diplomatique accrédités au Cameroun, a démarré à 11 h, avec la prise de parole de S.E. Paul Patrick Biffot, ambassadeur du Gabon et doyen du corps diplomatique. En observateur averti de la scène camerounaise, le diplomate gabonais est revenu sur les principaux événements qui ont marqué le pays en 2018 : l’entrée en scène du Conseil constitutionnel avec à sa tête Clément Atangana, l’organisation des élections sénatoriales le 25 mars 2019, et surtout l’élection présidentielle du 7 octobre. Au nom des ambassadeurs, hauts commissaires, chargés d’Affaires et représentants des organisations internationales, Paul Patrick Biffot a félicité le président Paul Biya pour la confiance qui lui a été renouvelée par la grande majorité du peuple camerounais lors de cette échéance majeure.
Par ailleurs, le doyen du corps diplomatique a salué les efforts déployés par le président de la République pour trouver des solutions aux problèmes auxquels le Cameroun a été confronté, et particulièrement la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En référence avec la libération des 289 prisonniers, l’appel au calme et la création d’un comité de désarmement et de démobilisation pour les ex-combattants.
« Le pardon n’est pas un signe de faiblesse, mais la qualité qui caractérise les grands hommes d’Etat », va-t-il souligner concernant la décision du président Paul Biya de mettre fin aux poursuites judiciaires contre certaines personnes interpellées dans le cadre de la crise dite anglophone. En effet, au plan économique, et malgré une crise financière mondiale et la baisse continue des cours de certains produits de base, « l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035 reste possible », note le doyen du corps diplomatique en raison de la diversification de notre économie.
Dans sa réponse, le président de la République relève une certaine instabilité qui persiste dans les relations internationales. Le président Paul Biya note, pour le déplorer, des tendances nationalistes et populistes qui tendent à plomber les relations entre Etats. Le chef de l’Etat précise que, malgré les efforts déployés par les instances compétentes des Nations Unies, la situation des réfugiés demeure toujours alarmante. Plus grave, le président de la République s’inquiète de l’usage qui est fait des progrès de la technologie, avec des menaces de division, ou le Chef de l’Etat a effectué un plaidoyer pour le retour au bon sens.
Les thématiques climatiques restent également des questions qui tiennent à cœur au Chef de la nation car précise-t-il : « Au chapitre des grandes questions multilatérales, le réchauffement climatique continue de faire l’objet de vives discussions. Même si une large majorité dont fait partie le Cameroun reste fidèle aux décisions de la COP21, la mise en oeuvre de l’accord de Paris demeure tributaire de la mobilisation d’importantes ressources, ce qui signifie d’intenses négociations. Les dernières en date, qui ont eu lieu dans le cadre de la COP24 en Pologne, ont finalement abouti à un accord ».
De plus, S.E Paul Biya indiquera que le Cameroun entend saisir toutes les opportunités avec tout pays qui souhaite nouer avec lui une coopération bénéfique. Il se félicitera aussi des efforts réalisés par les Etats membres de la commission du Bassin du Lac Tchad dans la lutte contre la secte terroriste Boko Haram : « Repoussé hors de nos frontières, ce mouvement terroriste ne représente plus qu’une menace résiduelle qui nous oblige cependant à rester très vigilants. C’est pourquoi nous maintiendrons une étroite coopération avec les pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad qui se sont engagés, fin novembre à Ndjamena et mi-décembre à Abuja, à ne pas baisser la garde. » a-t-il mentionné.
Le Président de la République au cours de cette première mi-temps, était assisté de ses proches collaborateurs, dont le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella et le ministre, directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo. Le second acte de la cérémonie avait pour cadre, la salle des banquets du Palais de l’Unité, avec 35 délégations de corps constitués nationaux.
Les passages forts ont été faits avec à l’exemple, pour la première fois, le Conseil constitutionnel, conduit par son président, Clément Atangana, les officiers généraux admis en 2e section, sous la conduite du général d’armée, Pierre Semengue, actuel Président de la Ligue Professionnelle de Football. De même, le gouvernement, désormais dirigé par M. Joseph Dion Ngute, Premier ministre, depuis le 4 janvier 2019, de même que ceux qui ont rejoint l’équipe gouvernementale à la faveur du réaménagement intervenu le 2 mars 2018. Certains nouveaux visages du gouvernement étaient attendus par l’opinion publique camerounaise, à l’image de Jean De Dieu Momo, Ministre Délégué auprès du Ministre de la justice, Garde des sceaux, Mme Célestine Ketcha Courtès, ancienne maire de Bangangté désormais Ministre de l’habitat, Manaouda Malachie, Ministre de la santé publique, pour ne citer que ceux-là.
Après avoir serré la main à tous ses convives, le chef de l’Etat a pris le temps d’échanger avec plusieurs personnalités présentes dont Cavayé Yeguié Djibril, Président de l’Assemblée nationale, Peter Mafany Musongue, Grand Chancelier des Ordres Nationaux, Marcel Niat Njifendi, Président du Sénat. Les invités du Chef de l’Etat quitteront le Palais d’Etoudi quelques heures plus tard après une cérémonie haute en couleurs.