La camerounaise a effectué sa première visite de travail dans son pays natal en qualité de secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, du 16 au 19 avril 2019.
La Responsable de la Commission économique des Nations Unies pour l’acte premier de sa visite, a signé son premier arrêt au sein des Services du Premier Ministre, ou une annonce forte a été faite par le Chef du Gouvernement, après des pourparlers préalables. « Le Cameroun ratifiera l’accord de zone de libre-échange avec le continent africain », a déclaré le Premier Ministre, Joseph Dion Nguté, le 17 avril 2019. Le Chef du Gouvernement rassurait ainsi, la Secrétaire exécutive de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique Vera Songwe, en visite à Yaoundé pour plaider en faveur de la ratification par le Cameroun, de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale Africaine signé à Kigali au Rwanda, le 21 mars 2018. S’en est suivi des échanges constructifs au sein de l’académie diplomatique nationale, l’Institut des Relations Internationales du Cameroun, ou l’intégration régionale a été au cœur de sa prise de parole.
Reçue en audience par le Chef de l’Etat Paul Biya, le 18 avril 2019 pendant 90 minutes, la Secrétaire exécutive de la CEA a rappelé que le Cameroun a été parmi les premiers à avoir signé l’accord de Kigali. Tapis rouge, haie d’honneur d’une douzaine d’éléments de la Compagnie d’honneur de la Garde présidentielle, sabres au clair, accueil sur le perron du Palais de l’Unité par le ministre, directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo et la dignité de Grand officier de l’ordre de la valeur remise personnellement par le président de la République, Paul Biya. C’est à un accueil des grands jours qu’a eu droit jeudi 18 avril 2019, la secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, Vera Songwe. Le premier sujet entre les deux personnalités qui a été abordé, a porté sur la Zone de libre-échange continentale dont la ratification par le Cameroun est attendue. Autre sujet évoqué avec le président de la République, la diversification de l’économie camerounaise, et la création d’emplois. Pour cela, la secrétaire exécutive de la CEA pense que le numérique est un atout non négligeable dans ce domaine. Elle s’est ainsi félicitée de ce que des maillons de ce domaine commencent à voir le jour dans notre pays au point d’espérer que si l’on parle de la Silicon Valley aux Etats-Unis, « nous puissions aussi parler de Silicon Mountain à Buea ». Pour Vera Songwe, il est donc question d’encourager la jeunesse qui s’engage dans ce domaine en facilitant l’accès au numérique par la diminution des coûts pour une plus grande participation des populations. Dernier sujet d’entretien, et non des moindres, l’importance de l’intégration régionale pour l’économie camerounaise.
Pour l’hôte du président de la République, il est extrêmement important de mesurer les enjeux des changements climatiques qui ont des effets dans la zone du bassin du Lac Tchad et dans certaines régions du Cameroun. Trois principaux sujets qui n’ont pas empêché la Camerounaise, à la tête de la CEA depuis 2017, de discuter avec le président de la République de l’une des principales préoccupations de la profession de foi de ce dernier lors de la dernière élection présidentielle : la question de l’emploi des jeunes et des femmes au Cameroun. Avec au final, une convergence de vues entre les deux personnalités.
A terme, la zone de Libre-échange africaine pourrait représenter un marché de plus de 1,2 milliard de personnes. Avec pour principal objectif d’accroître les échanges commerciaux sur le continent. Concrètement, il s’agit de mettre en place, un marché unique à l’échelle continentale. Les flux des échanges pourraient atteindre 2 500 milliards de dollars de PIB cumulés, selon les prévisions.
La ratification et l’entrée en vigueur de l’accord entraînera des réductions de droits de douanes, de l’ordre de 90% à 97% entre les pays africains. La ZLECAF va permettre d’harmoniser les règles de circulation des marchandises, de commerce de service, de concurrence, d’investissement, de concurrence, ou encore de propriété intellectuelle. Des réformes qui devraient concourir à l’amélioration de la compétitivité des entreprises, mais aussi de la valeur ajoutée des produits et services.
Vera Songwe a foulé le sol camerounais dans le but de renforcer la coopération avec la Commission dont elle a la charge, notamment en matière de développement inclusif et durable, de la transformation structurelle, la diversification économique, l’intégration régionale, l’économie numérique, entre autres. Ces chantiers engagés par le gouvernement se trouvent au centre de la stratégie de la CEA pour l’Afrique. L’économiste camerounaise est la première femme à diriger la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique (CEA). Désignée à cette fonction le 13 avril 2017, Vera Songwe a depuis lors élaboré une stratégie pour booster le financement des processus de développement des pays africains. Améliorer la politique de financement et élargir la base d’imposition, font également partie des leviers sur lesquels Vera Songwe comptent appuyer pour mener à bien sa mission.