L’objectif poursuivi par Joseph Beti Assomo, le ministre délégué à la présidence chargée de la Défense (Mindef) est clair : préserver la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire nationale, particulièrement pendant la période du 18 au 25 septembre 2020. Et pour cause, Maurice Kamto et ses sicaires entendent entreprendre un mouvement visant, ni plus ni moins, le départ du président Paul Biya du pouvoir. Dans ce projet anticonstitutionnel, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a formé une coalition sulfureuse. Pour « façonner la paix ensemble », avec le peuple souverain qui confié l’exercice de son pouvoir au président Paul Biya le 7 octobre 2018, le Mindef a instruit cinq mesures à toutes les garnisons du triangle national.
D’abord, « surseoir à tout congé ou permission pour la période du 18 au 25 septembre 2020 ». Ensuite, instituer « quartier consigné pendant ladite période ». Le Mindef poursuit en recommandant l’accord de « permission exceptionnelle en cas de force majeure avérée ». Les commandants des garnisons devront « maintenir les personnels en alerte du lundi 21 au jeudi 24 septembre 2020 », et « prendre toutes les dispositions sécuritaires de circonstance », dans le cadre du maintien de l’ordre public. Le 21 septembre est une journée célébrée chaque année comme la Journée internationale de la paix. Le Cameroun n’entend pas se soustraire au concert des Nations, qui, sous l’impulsion de l’Assemblée générale de l’ONU prône le renforcement des idéaux de paix au sein de toutes les nations et dans tous les peuples.
Placée sous le thème : « Façonner la paix ensemble », l’édition 2020 de la Journée internationale de la paix intervient dans un contexte où le monde entier fait bloc pour stopper la propagation vertigineuse de la pandémie de coronavirus. COVID-19 a plongé le monde dans la tourmente et nous rappelle avec force que ce qui se passe dans une partie de la planète peut avoir des conséquences partout dans le monde. L’ONU, invite le monde, dans le respect de la distanciation physique, « à s’unir et à partager des réflexions sur la façon de traverser cette tempête, de guérir la planète et de la transformer pour le mieux ». « La furie avec laquelle s’abat le virus montre bien que se faire la guerre est une folie », a rappelé António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, en mars 2020.
Au Cameroun, l’option prise par Maurice Kamto et ses alliés est véritable une folie. Après le concert de condamnations du projet insurrectionnel de Maurice Kamto et ses alliés, par la société civile et la majorité présidentielle, Joseph Beti Assomo « façonne la paix » d’un ton martial. « Qui veut la paix prépare la guerre », assurait Jules César. Le peuple camerounais et le président Paul Biya s’inscrivent résolument dans cette logique. Mais au fait, « qui sont-ils ces magiciens qui feront du Cameroun un paradis d’un seul coup de baguette magique ? Quel est leur expérience, quelles sont leurs compétences, quelles sont leurs méthodes ? », s’interrogeait le candidat Paul Biya, le 1er octobre 2004 à Monatélé lors de la campagne présidentielle. L’unité affichée pour renverser, de façon non conventionnelle, les institutions démocratiquement élues par certains leaders de l’opposition aujourd’hui est justement ce qui leur manque toujours pendant les campagnes électorales. Alors que le peuple attend d’eux des projets fiables, ceux-ci servent, hélas, le même disque de la critique systématique et le chantage permanent du recours à la violence et ce, en prélude d’une échéance sensée mettre en place une institution motrice du développement local.