Voici l’intégralité de son propos.
« Permettez-moi tout d’abord de remercier le président Joe Biden qui a bien voulu convier ses homologues africains à ce deuxième Sommet des dirigeants des États-Unis et de l’Afrique. Je tiens également à remercier Messieurs Michael Klowden et Paul Hinks, pour leur invitation à la présente table ronde privée.
L’ordre du jour nous invite à réfléchir sur « Comment la finance peut constituer un atout à l’égard des défis pressants et des opportunités de l’Afrique, et contribuer à la résolution de problèmes apparemment sans solution à l’échelle mondiale.»
C’est un sujet d’actualité, au regard de la situation actuelle de l’économie mondiale et des effets des crises sanitaire et sécuritaire sur nos économies nationales. L’un des freins au développement de l’économie africaine est l’épineux problème de la disponibilité des financements.
Pourtant l’Afrique dispose d’un énorme potentiel en ressources naturelles. Ce potentiel reste sous exploité ou alors son exploitation n’intègre pas la transformation sur place qui est susceptible de générer de la valeur ajoutée et de la richesse sur le continent. L’Afrique ne représente qu’une portion congrue des ressources financières en circulation dans le monde. Son accès à ces ressources se fait à des taux prohibitifs et parfois à des conditions restrictives de souveraineté de nos Etats. L’Afrique reste trop dépendante de l’aide publique au développement qui semble ne plus correspondre à nos besoins.
Le cadre juridique qui gouverne généralement l’obtention de financements est très contraignant et accroît notre exposition aux risques budgétaires et de stabilité de nos institutions. Comme exemple de contrainte, la mise en gage de certaines ressources naturelles sollicitées par certains investisseurs. Les modèles et instruments de financements adoptés contribuent davantage à la réexploitation des capitaux, à travers des prêts sans mouvement de fonds vers le continent, mais avec des sorties obligatoires de devises lors des remboursements.
L’une des solutions passe par le financement de l’exploitation et de la transformation des ressources naturelles de l’Afrique sur son sol. Pour cela, l’Afrique a besoin d’un volume important de capitaux à long terme. Il serait donc souhaitable d’œuvrer à la mise en place d’un véritable marché africain des capitaux, susceptible d’offrir des outils adaptés au financement du développement de l’Afrique. Ce qui permettra sa transformation structurelle et son indépendance progressive de l’aide au développement et des crédits a l’exploitation.
Je vous remercie »