La session qui s’est tenue le 4 novembre 2024 à Istanbul, présidée par le président turc Recep Tayyip Erdoğan, sous le thème « transformation numérique du système de paiement dans les pays membres ». Lors d’une session ministérielle interactive, le ministre Atanga a déclaré que le président Paul Biya a valorisé le système de transformation numérique dans son agenda politique, raison pour laquelle tout est mis en place, pour optimiser le développement de l’économie numérique au Cameroun, en appliquant un plan stratégique à cet effet.
Il a cité notamment, le développement d’une infrastructure numérique au Cameroun, la promotion de l’industrie numérique et la formation des jeunes à la digitalisation comme preuve claire du processus de transformation numérique au Cameroun.
Après la réunion, les pays membres ont pu procéder à une évaluation prospective des sujets abordés. Le comité permanent de l’Organisation de coopération islamique pour l’économie et le commerce créé en 1981, a pour objectif de favoriser le développement des Etats membres grâce à la coopération économique et commerciale.
Le ministre a également noté que le Cameroun s’est engagé, dans les programmes d’accélération de la transformation numérique, avec des objectifs ambitieux d’inclusion financière, de réduction des inégalités économiques et de facilitation du commerce.
L’interaction et les exposés ont permis aux pays membres de faire une évaluation prospective des différents projets et programmes. Créé depuis 1981, le COMCEC qui est l’un des comités permanents de l’Organisation de coopération islamique (OCI) continue de renforcer la coopération économique, de faciliter le commerce et de promouvoir le développement durable dans les pays membres. Dans ce contexte, la session annuelle de l’Organisation de coopération islamique constitue un espace privilégié pour le dialogue et l’évaluation des progrès réalisés.
Le pari numérique du Cameroun
Pour percevoir les bénéfices de l’économie numérique, il faut pouvoir en partager les fruits (inclusion, innovation, efficacité, développement des écosystèmes) et réduire les risques associés (cyber sécurité).
La transformation digitale représente aujourd’hui pour le Cameroun une énorme potentialité de croissance et de développement (50.000 emplois créés entre 2017 et 2020, avec une participation au PIB de 5 à 10% dans la même période), le pays a mis en place une vision / plan stratégique pour le développement de l’économie numérique « Cameroun numérique 2035 », cette dernière a pour vision de faire du Cameroun un pays numérique.
Ce plan stratégique s’articule en huit axes bâtis autour des trois grandes dimensions de l’économie numérique : l’infrastructure, la nouvelle économie et la transformation des autres secteurs d’activités par les TICs et des aspects relatifs à l’offre, à la demande et à la gouvernance. L’économie numérique représentait par exemple, 3.5% du PIB au Cameroun en 2016.
L’économie numérique englobe toutes les activités économiques qui s’appuient sur les technologies numériques ou qui sont rendues possibles par celles-ci. Elle inclut non seulement les secteurs traditionnellement considérés comme « tech », « Internet » ou « software », tels que le développement de logiciels ou les centres de données, mais aussi la myriade de façons dont les outils numériques sont utilisés dans d’autres industries, telles la banque en ligne, l’électricité et du marketing numérique à l’automatisation de la logistique.
L’économie numérique révolutionne également les modèles commerciaux traditionnels et modifie le comportement des consommateurs. Avec l’essor du commerce électronique, la commodité des achats en ligne a redéfini la vente au détail, ce qui a un impact sur les chaînes d’approvisionnement, et les médias sociaux ont également modifié les stratégies de marketing et notre comportement de consommateur. Le travail à distance, rendu possible par les outils numériques, modifie la nature même du travail et, par ricochet, les chaînes de valeur mondiales.
Cependant, il est important de noter que l’économie numérique n’est pas la même chose que l’économie de l’Internet. Cette dernière fait spécifiquement référence aux activités économiques menées sur Internet. En revanche, l’économie numérique englobe non seulement l’économie de l’Internet, mais aussi un éventail plus large d’activités rendues possibles ou transformées par les technologies numériques même si la transaction finale n’a pas lieu en ligne.
Au niveau africain en général
Le potentiel économique que représente l’économie numérique en Afrique est en effet important. Il est estimé qu’en 2025, la contribution du numérique au PIB africain serait de 300 milliards de dollars (soit 10% du PIB). Notamment grâce au commerce en ligne et au gain de productivité accomplis dans les secteurs clés, néanmoins, le pourcentage d’achat effectué en ligne est l’un des plus faibles (7.5%) et les dividendes du numérique ne se diffusent pas assez rapidement en Afrique notamment en raison d’une fracture numérique persistante (accessibilité, coûts, ouverture et sécurité). L’Afrique a le plus grand taux de progression du nombre de consommateur B2C en ligne sur la période 2013-2018, soit 82% de croissance par rapport à une moyenne mondiale de 50%. Par ailleurs, l’Afrique subsaharienne enregistre le taux le plus élevé de croissance des télécommunications mobiles dans le monde soit 6.5% de taux annuel composé, tendance qui devrait se poursuivre encore pendant plusieurs années.