Le Vice-Ministre sud-coréen des Affaires étrangères Kang In-Seon, envoyé spécial du Président de Corée du Sud Yoon Suk-Yeol, a adressé une invitation officielle au président de la République du Cameroun, Paul Biya le 30 Avril 2024, pour participer au premier Sommet Corée-Afrique. Le Premier Ministre, Chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, a reçu le billet d’invitation destiné au Chef de l’État à l’Immeuble étoile, de la part de l’envoyée Spéciale sud-coréenne Kang In-Seon.
Une rencontre multilatérale inédite
Ce premier sommet Corée du Sud-Afrique se voulait une plateforme de rencontre pour développer des partenariats entre l’Asie et le continent africain. Un événement qui devrait permettre de renforcer les aides sud-coréennes vers l’Afrique, continent qui est d’ailleurs le deuxième plus important bénéficiaire de l’aide publique au développement de la Corée du Sud. Cette aide devrait d’ailleurs doubler d’ici 2030.
Pour le Cameroun, la participation à ce sommet s’est notamment soldée par la signature d’un accord d’exemption de visa aux détenteurs de passeports diplomatiques et de service. Cet accord a été paraphé le 2 juin 2024 par le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, et son homologue coréen Cho Tae Yul. Il ne reste plus qu’à la ratification par les parlements des deux pays.
En marge de cet accord, la Corée du Sud considère le Cameroun comme un pays important » et « partenaire stratégique », au-delà de leur coopération qui dure depuis des décennies. En effet, depuis 2023, le ministère coréen de l’Industrie et du Commerce cherche à renforcer sa présence économique en Afrique, en proposant notamment un Accord de partenariat économique (EPA) et un Cadre de promotion du commerce et des investissements.
Des réalisations nettes
De plus, les échanges entre le Cameroun et la Corée du Sud s’étendent à de nombreux domaines, de la douane à l’énergie, en passant par l’agriculture, la transformation digitale et la santé. La dernière marque de cette coopération étant la construction de l’hôpital régional de Garoua, dans le Nord du pays.
Avec ce premier sommet Corée du Sud-Afrique, l’axe Yaoundé-Séoul se renforce sur le bitume d’une coopération déjà bien riche, notamment dans les secteurs de la santé, de la formation professionnelle, de l’agriculture, et du développement des ressources humaines. Un partenariat qui s’inscrit dans un contexte de bataille d’influence entre les principales puissances mondiales sur le continent africain.
Considération et respect mutuels
Représenté par le Ministre des Relations Extérieures, le Président de la République du Cameroun, S.E. Paul Biya, a vanté les mérites d’une telle collaboration bilatérale au regard des performances techno structurales de la Corée du Sud, en mettant en lumière les défis économiques et climatiques. « L’essor économique de la Corée du sud est un modèle de développement pour les pays africains, qui sont aujourd’hui résolus à une transformation structurelle de leurs économies. Cette transformation doit s’appuyer sur les trois piliers retenus pour ce sommet, à savoir la croissance partagée, la durabilité et la solidarité. Cela implique donc un engagement mutuel à favoriser un développement économique équilibré entre l’Afrique et la Corée du sud, à travers une exploitation responsable des ressources naturelles, la promotion des énergies renouvelables et la préservation de la biodiversité, afin d’atténuer les effets du changement climatique. Il faudrait également impulser une dynamique de partage de connaissances et d’assistance mutuelle, pour relever les nombreux défis auxquels l’humanité est confrontée. »
« Comme nous pouvons tous le constater, le monde actuel fait face aux enjeux et défis majeurs. L’essor du numérique et l’avènement de l’intelligence artificielle constituent de nouveaux paradigmes qui peuvent nous permettre d’adresser ces préoccupations. Je suis persuadé que si nous restons solidaires et engagés, nous pourront, ensemble, relever les défis communs qui interpellent nos états » a renchérit le Président de la République du Cameroun dans son allocution, lue par son représentant, le Ministre Lejeune Mbella Mbella.