« Je garde du Premier ministre Simon Achidi Achu, un sentiment de profonde gratitude parce qu’il a travaillé avec dévouement dans ce pays. Une partie de son séjour à l’immeuble Etoile n’a pas été facile car la scène politique était animée d’intenses débats. C’était un homme au grand cœur, au sens élevé du sacrifice », a témoigné Joseph Dion Ngute, le Premier ministre, à la suite de la disparition de son illustre prédécesseur. Du 9 avril 1992 au 19 septembre 1996, Simon Achidi Achu est Premier ministre du Cameroun. Il est la deuxième personnalité à ce poste depuis son rétablissement par le président Paul Biya, chantre des libertés publiques au Cameroun. Simon Achidi Achu prend ses fonctions à l’immeuble Etoile dans un contexte où, son parti politique, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), n’ayant pas obtenu la majorité absolue aux élections législatives du 1er mars 1992, doit constituer une alliance avec d’autres formations politiques.
Le RDPC est la formation politique qui lui ouvre les portes de l’Assemblée nationale. En 1988, l’honorable Simon Achidi Achu est membre de la Commission des Finances et du Budget. Il est réélu député lors des premières élections législatives de l’ère du multipartisme le 1er mars 1992. Membre du comité central du RDPC, il retrouve le Parlement 21 années plus tard, le 14 avril 2013, comme sénateur élu. Pendant un mandat de cinq ans, il est vice-président de la chambre haute du Parlement. Habile homme politique, originaire d’une région fief d’une opposition particulièrement féroce dès les premières heures du multipartisme, il s’est démarqué par une formule restée célèbre : « politic na njangui » ou plus simplement : « la politique est une tontine. Tu me cotises, je te cotise ».
Né le 5 novembre 1934 à Bamenda dans le département de la Mezam, région du Nord-Ouest, Simon Achidi Achu aura servi son pays à plusieurs échelons. Entre 1958 et 1963, il est cadre à la commune de Bamenda Widikum, ensuite directeur-adjoint stagiaire dans l’une des plantations de la Cameroon Development Corporation (CDC). De 1965 à 1966, il intègre la section magistrature de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM). A sa sortie de cette prestigieuse école, il est nommé traducteur-interprète à la présidence de la République où il travaille de 1966 à 1968. Inspecteur général d’Etat en 1968, il est nommé secrétaire général du ministère de la Fonction publique en avril 1971. Le 29 octobre de la même année, il fait son entrée au gouverneur en qualité de ministre délégué à l’Inspection de l’Etat. Du 3 juillet 1972 au 30 juin 1975, il est à la tête du ministère de la Justice. Après le bail au ministère de la Justice, il retrouve son village natal, Santa, pour vivre sa passion : l’agriculture. Il a notamment été président de la coopérative des planteurs du Nord-Ouest. Après le poste de Premier ministre, il a occupé durant de longues années les fonctions de président du conseil d’administration de la Société nationale d’Investissement (SNI).