Il s’agissait de 13 recours introduits par cinq partis politiques. Il s’agit notamment de l’Union des populations du Cameroun (UPC), parti n’ayant aucun élu local, a déposé cinq requêtes, la Jeunesse démocratique camerounaise deux requêtes, « le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) un recours pour non-respect de la composante sociologique de la liste du parti au pouvoir présentée dans la région de l’Ouest » tel que souligné par nos confrères de Stopblablacam. En rejetant ces recours, le Conseil constitutionnel a conforté les 10 partis politiques en compétition pour le scrutin prévu le 12 mars prochain, aucun autre recours n’étant possible.
Le RDPC part favori à cette élection avec 10 listes déposées dans les 10 circonscriptions électorales. Le parti présidentiel peut compter sur un collège électoral qui lui est largement acquis. Il dirige en effet 9 Conseils régionaux sur 10 que compte le pays et 317 mairies sur 360.
Le parti au pouvoir RDPC donné ultra favori
Le Conseil électoral d’Elections Cameroon (ELECAM) a rendu publiques le 7 Février 2023 les listes en compétition. Les listes publiées révèlent que 33 candidats du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) sur 70 se présentent pour la première fois, soit un taux de renouvellement des listes de pratiquement 50%. Il a certes fallu remplacer les sénateurs décédés. Mais force est de constater que plusieurs sénateurs sortants, dont des membres du bureau politique, ne vont pas rempiler en 2023.
Dans la région de l’Adamaoua, après un seul mandat, l’ancienne tête de liste Ismaila Nana n’est pas dans la liste des candidats pour l’élection de mars prochain. Idem pour Paul Hamadou, décédé le 15 mai 2022. Ils sont remplacés par Zoubaïnatou Salihou et Abba Harouna.
Dans le Centre notamment, l’ancienne tête de liste, le vice-président du Sénat Sylvestre Naah Ondoua, décédée en 2022 a été remplacée par Laurent Nkodo. Ce dernier était jusque-là sénateur nommé par le président de la République. Il va cette fois chercher sa légitimité dans les urnes. Dans le département du Mfoundi, le sénateur sortant Élie Victor Essomba Tsoungui est remplacé par l’ancien directeur de l’IRIC Pierre Emmanuel Tabi. Dans le département du Mbam-et-Inoubou, l’ancien directeur de l’ESSTIC Boyomo Assala remplace l’ancien ministre Pascal Anong Adibine.
Dans la région de l’Est, Benjamin Amama Amama devient tête de liste, en l’absence de Charles Salé. Djole Assouho épse Tokpanou, Monique Ouli Ndongo, Marie Claire Moampea et Jean Mboundjo ne rempilent également plus. Leurs remplaçants se nomment Naomie Mikel Begala, Élise Asso, Mireille Adare Gassawily, Eugène Kouma. Dans l’Extrême-Nord, Martin Amrakaye et Bladi Abba sont absents des listes. Ils sont remplacés par Angeline Dorothée Waidere et Nikamane Nathanaël.
La région du Littoral combative et ultra-compétitive, offre à voir la mise à l’écart de deux cadors du RDPC, Geneviève Tjoues et Thomas Tobbo Eyoum, tous les deux membres du bureau politique du parti présidentiel. D’ailleurs, seuls Jean David Bile et Marie Armande Din Bell rempilent. Tous ceux de l’ancienne mandature ont été remplacés par Yvette Josette Jacqueline Ng’Obama, Célestin Ketchanga, Manga Zang, Dieudonné Dikabo, Marguerite Ngando Ngonde.
Au Nord, tous les sénateurs de l’ancienne mandature, à l’exception de Yvonne Asta, ont été remerciés par la hiérarchie du parti qui présente sept nouveaux candidats. Il s’agit de Garba Souaïbou, Didjatou Coumarou, Emmanuel Sourouhoul, Salamatou Epse Moussa Martine, Sali Mohaman et Oumarou Vaidang. Absent du dernier scrutin de 2018 dans le Nord-Ouest pour cause de liste rejetée, le RDPC revient cette année avec une liste renouvelée pratiquement à 100%. À l’exception de la tête de liste Lafon épse Eno Emma Veryele, le reste de candidats sont nouveaux. Il s’agit de Ngafeeson Emmanuel Bantar, Neba Ndosiri Bridget Ndoye, Kobenge Sekedi Bomeh, Enwe Francis Abi, Fointama Hilda Aluma, Mbufong Carl Moses Fontong.
Dans la région de l’Ouest très disputée, le chef supérieur de 2e degré de Bamessingué, Teingnidetio, sauvé in extremis en 2018 après avoir été attaqué farouchement par le SDF devant le Conseil constitutionnel du fait d’une identité contestée, ne sera plus de la partie. Idem pour Ngoubeyou François Xavier. On note l’entrée de la femme d’affaires Françoise Puene et de Rodrigue Tchuetchue Mbokouoko.
Pas de changement par contre dans le Sud-Ouest où le RDPC reconduit intégralement l’ancienne liste. Par contre dans le Sud, le défunt sénateur Bernard Amougou et la sénatrice Gisèle Solange Afane sont remplacés par Yvette Ngbwa Bala et Jeanne Caroline Afane.
On attend de voir si le président de la République, qui doit nommer les 30 sénateurs restant afin de compléter la liste à 100, va renforcer ce vent de renouvellement au Cameroun.