La question a fait l’objet d’une conférence tenue cette semaine à Yaoundé, sous la présidence du MINREX, Lejeune Mbella Mbella. Les assises ont conduit à l’élaboration d’un document final.
Du 11 au 13 juin 2018, Yaoundé a abrité la toute première conférence des Etats ayant ratifié la convention de Kinshasa. Ils se sont réunis suite à la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre (ALPC), de leurs munitions et de toutes pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication, réparation et assemblage.
Au centre des assises présidées par le Ministre des relations extérieures (MINREX), Lejeune Mbella Mbella : « L’accès des acteurs non-étatiques aux armes légères et de petit calibre : une menace à la paix et à la sécurité des Etats de l’Afrique centrale. »
Présentes en masse dans la sous-région, les ALPC sont à l’origine de plusieurs crises sécuritaires, et les institutions se retrouvent fragilisées et leur effondrement est souvent inévitable. Déclaration faite par le représentant du secrétaire général de la CEEAC, Savihenda Daniel Raimundo.
Cette situation résulte de la facilité qu’ont les acteurs non-étatiques à acquérir ces armes. Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à travers son représentant à ces assises de Yaoundé, Ivor Richard, a souligné l’importance de renforcer le contrôle en Afrique Centrale.
Urgence signalée car les violences armées nées de la prolifération des armes légères ont causé la mort de près de 15 000 personnes ces dix dernières années dans la sous-région.
Le Cameroun est actif dans cette lutte sécuritaire. Le pays a d’ailleurs souscrit à la mise sur pied d’un dispositif légal régulant toutes les activités liées aux armes.
Un engouement politique manifeste au travers entre autres de son adhésion au Traité sur le commerce des armes, la ratification de la Convention de Kinshasa, ou le communiqué signé du 4 avril dernier du ministre de l’Administration territoriale portant fermeture des armureries.
Un document final pour marquer le coup
Intitulé « Déclaration de Yaoundé sur le flux illicite des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale », ce document comporte les conclusions et recommandations cette première conférence des Etats parties à la Convention de Kinshasa. Le document n’a pas été rendu public mais quelques unes de ses grandes lignes ont été dévoilées par le MINREX lors de sons discours de clôture.
En gros les Etats membres de la convention s’engagent à intensifier le combat contre les ALPC. Lejeune Mbella Mbella a souligné l’urgence de « serrer les rangs pour une mise en œuvre effective et harmonisée des recommandations.» Les assises de Yaoundé ont été un cadre favorable pour définir les orientations pratiques et opérationnelles qui peuvent conduire à l’implémentation effective de la Convention. C’est ainsi que les Etats parties n’ayant pas encore ratifié cet outil ont pris l’engagement de le faire. Objectif, contribuer à l’harmonisation de la lutte ; à un engagement collectif pour une collaboration plus efficace dans la lutte contre le phénomène.
Il convient de noter que Convention de Kinshasa a été adoptée le 30 avril 2010 par 11 Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), et entrée en vigueur le 8 mars 2017.