« L’Assemblée nationale est convoquée en session ordinaire le jeudi 11 mars 2021 à 11 heures », lit-on à l’article premier de cet Arrêté. L’enjeu majeur qui va cristalliser toutes les attentions au cours de cette premier session ordinaire tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, va porter sur l’élection des présidents des deux Chambres. L’article 16, alinéa 2 (a) de la Constitution du 18 janvier 1996 stipule qu’ « à l’ouverture de sa première session ordinaire, lʼAssemblée nationale élit son Président et son bureau ».
La question est de savoir si Paul Biya va conserver sa confiance à ses deux principaux collaborateurs au sommet de l’Etat dont des bruits font cesse état de leur situation de santé « préoccupante ». Au début de cette 10ème Législature, l’année dernière, beaucoup avaient parié sur le fait que le très honorable Cavaye quittait le perchoir. Il en avait été ainsi au point où certaines langues fourchues et pendues, ressassaient dans toute la capitale que le patron de la Chambre basse était atteint de Covid-19. Plaise à Dieu, il n’en était rien.
Tout juste parce qu’il revenait précisément des soins de santé en Europe, la rumeur avait vite fait de radoter qu’il était atteint de ce vilain virus et qu’il lui fallait se mettre rapidement en quarantaine. La suite, on la connait, le natif de Mada n’avait aucun lien avec le virus Wuhan. La dernière en date, la semaine passée, une presse a jeté la sensation au sein de l’opinion en brocardant à nouveau sur l’état de santé difficile du parlementaire en chef reclus dans son village natal. Info ou intox ? Le même Cavaye est annoncé aujourd’hui au Palais des congrès où il préside les travaux d’un Réseau parlementaire.
Niat au centre des attentions
Marcel Niat Njifenji. Le 26 mars 2020, lors de la première session ordinaire, il a été réélu à la tête du Sénat. Marcel Niât Njifenji a obtenu les suffrages de 88 sénateurs sur les 1OO que compte la chambre haute du parlement. Bientôt 87 ans, Marcel Niât Njifenji est le tout premier président -du Sénat depuis le 12 juin 2013. La Constitution fait de lui la deuxième personnalité du pays chargée d’assurer l’intérim en cas de vacance à la présidence de la République.
Aux termes de l’article 21, alinéa 2 de la Loi fondamentale, il est stipulé qu’à l’ouverture de sa première session ordinaire, le Sénat élit son président et son bureau. Si à l’Assemblée nationale la rentrée est en matinée, à la chambre haute, c’est dans l’après-midi. Toutes les attentions seront focalisées sur son président, le vénérable, Marcel Niat Njifendi.
A l’exemple de son homologue de l’autre Chambre, des images trafiquées ont tourné en boucle sur la toile ce week-end où un homme qui n’arrive pas du tout à marcher est présenté comme étant le président Niat. Il ne s’agit pas bien entendu de lui, même si la légende trafiquée présente l’homme souffrant qui n’arrive pas à marcher, accroché sur deux épaules offertes comme étant la deuxième personnalité de l’Etat.
A qui profitent ces mises en scène même si au demeurant on sait l’homme d’un âge avancé ? Que gagnerait-on en déclarant que Cavaye est sur le point de se suicider avec de l’alcool ? Tout ceci participe à n’en point douter des enjeux de cette session qui s’ouvre dans un mois. Quoiqu’on dise, il est certain qu’il n’y aura aucun changement car dans le style de Paul Biya, c’est jusqu’à la gare avec ses deux amis à moins que des imprévus ne viennent gripper la mécanique.
Les deux personnalités, en raison de leurs graves ennuis de santé, ont concédé la gestion des deux chambres du Parlement à leurs proches collaborateurs depuis des années. Cavaye Yeguié Djibril vit quelque peu reclus à Mada depuis le 9 janvier 2021. Et d’après les informations distillées par son proche entourage, depuis son arrivée dans son village natal, les jours de Cavaye Yéguié Djibril se suivent et se ressemblent. Le quotidien du chef local est meublé invariablement par les mêmes faits et gestes, comme la consommation excessive de l’alcool servi à dessein par ses fidèles. Cette addiction conduit fatalement à des comportements indignes de la troisième personnalité de l’Etat. A en croire certaines indiscrétions fiables, les attitudes peu honorables du président de l’Assemblée nationale (PAN) trahissent une perte de lucidité qui ne date pas de son actuel séjour à Mada. Depuis des années déjà, ses proches collaborateurs, réunis autour deux factions rivales, mettent à profit les multiples faiblesses mémorielles de leur patron pour faire et défaire les carrières à l’Assemblée nationale notamment à travers le monnayage des promotions.