« Chaque gouverneur de région a été chargé ce jour par le ministre de l’Administration territoriale de remettre cette dotation spéciale du chef de l’Etat aux bénéficiaires, au plus tard jeudi, 3 décembre 2020 », annonce Paul Atanga Nji. A quatre jours de la fin de la campagne de séduction de l’électorat, les candidats chefs traditionnels reçoivent du Maître suprême de la science et de la sagesse millénaires, « NNOM NGII », une bouffée d’oxygène. Il est question de conclure en beauté l’opération lancée il y a 11 jours. Certains dépositaires du pouvoir ancestral étant déjà au bout du rouleau.
La doléance qui était perçue comme une impasse née du mutisme du code électoral sur la question du financement de la campagne des chefs traditionnels, est partie des différents coins du triangle national. Elle a été portée à son prestigieux destinataire par les soins de Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat). La réponse du président Paul Biya, objet du communiqué du Minat, traduit sa constante sollicitude à l’endroit des chefs traditionnels du Cameroun. Avec cette dotation spéciale qui vient s’ajouter aux frais réservés à chaque électeur, le chef de l’Etat montre toute sa considération pour la chefferie traditionnelle, et sa détermination à accompagner tous les membres des collèges électoraux, appelés, le 6 décembre prochain, à donner corps aux conseils régionaux pour le succès de l’étape finale du parachèvement du processus conduisant à la mise en place effective de la décentralisation, dont l’avènement est vivement attendu par tous les Camerounais.
La décision du président Paul Biya est surtout la réparation d’une injustice. Les 14 partis politiques en lice à l’élection des conseillers régionaux, dont les mandataires seront acteurs de la décentralisation, au même titre que les chefs traditionnels, ont reçu, depuis le 24 novembre, la première tranche de la dotation allouée au titre du financement public de la campagne électorale. Si une deuxième tranche est promise par la loi électorale aux partis politiques ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés, les chefs traditionnels, eux, demeureront à l’écoute du président Paul Biya, le « Fon des Fons ». Immanquablement, cette situation inédite appellera à la révision du code électoral pour la prise en compte du financement de la campagne des chefs traditionnels candidats à l’élection des conseillers régionaux.