« Les contributions financières du secteur privé représentent près de 70% du volume des recettes fiscales de notre pays. En 2019, ces contributions couvraient déjà près de 40% du budget de l’Etat. Ces quelques indicateurs traduisent le poids de ce secteur dans la production de la richesse nationale. C’est aussi l’expression du rôle significatif que les entreprises privées peuvent jouer dans le processus de reconstruction des régions sinistrées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », a déclaré le Premier ministre, au siège du Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM), plantant le décor de quatre heures d’échanges.
Au titre des domaines dans lesquels des activités et investissements sociaux et économiques à haute intensité humaine sont envisagés, le Premier ministre a cité : le traitement des eaux usées, la collecte et le recyclage des déchets ménagers, la construction de ponts et de forages, le reboisement, l’entretien des pistes rurales, la construction de gouttières, la distribution d’intrants agricoles, la distribution de biogaz et bien d’autres. Joseph Dion Ngute s’est dit séduit par la volonté du GICAM d’agir dans la reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest inspirée par le président Paul Biya, d’une part, et assuré la disponibilité des conseils régionaux à agir en partenariat avec les entreprises en association avec les associations et les communautés de ces deux régions, d’autre part.
Saluant à l’unanimité la venue du Premier ministre au siège du patronat, les responsables des entreprises ont abordé, entre autres, les problématiques directement liées à la reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ou touchant des questions connexes. Le préalable et le prérequis que constituent le retour à la paix et à la cohésion sociale à travers un processus de réconciliation nationale ; la transformation des opportunités de l’agro-business comme base de la stratégie de relance économique pour passer de l’économie de guerre à l’économie de paix ; et les garanties de transparence dans la gestion des fonds qui seront mobilisés par les entreprises étaient quelques points majeurs soulevés par le patronat. En guise de réponse, si le Premier ministre a reconnu que la persistance de l’insécurité comme frein à l’exécution des travaux, il a partagé son optimisme quant au retour définitif de la paix dans un horizon court.
Réitérant la nécessité d’une collaboration public-privé pour permettre à l’économie de donner une chance à la paix à travers la création d’emplois, le Premier ministre a insisté sur la flexibilité des modalités d’implication des entreprises et sur la transparence des mécanismes de gestion. Au regard de la pertinence des différentes observations, le chef du gouvernement a annoncé la mise en place d’une équipe de travail conjointe pour conduire la maturation des projets, les classer par secteur et étudier les différentes propositions faites par les participants et particulièrement la possibilité de la garantie de l’Etat aux entreprises opérant dans ces zones.
En termes de contributions, Joseph Dion Ngute n’a pas quitté Douala les mains vides. Le groupe SABC a indiqué être disposé à apporter dans un premier temps un montant de 500 millions de F qui pourra être doublé au gré de l’utilisation. Le secteur bancaire est disposé à accompagner les entreprises sinistrées sous réserve d’une lettre de confort de l’Etat pour un montant de 200 milliards de F dans la limite du plafond de couverture fixé par la loi de finances 2021. Les assureurs sont prêts à assurer la couverture des entreprises face aux risques d’insécurité et à mobiliser leurs dépôts oisifs de 100 milliards de F pour financer des investissements dans ces régions sous réserve de la garantie de l’Etat pour permettre d’admettre ces sommes en représentation de leurs engagements. Le Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC) apportera une contribution de 200 millions de F. L’association Les nouvelles femmes dynamiques africaines s’investira dans la prise en charge et la formation des filles mères célibataires.