Le Chef de l’Etat a usé de son pouvoir discrétionnaire le 4 janvier 2019, en procédant à une réorganisation de son équipe gouvernementale. Une action attendue depuis l’élection présidentielle du 7 octobre.
Après la nomination de Joseph Dion Ngute au poste de Premier ministre en fin de journée vendredi dernier, le président camerounais a procédé à une redistribution de certains postes ministériels. S’il y a eu quelques réaménagements, aucun changement n’est à noter dans les secteurs clés, qui restent aux mains des hommes d’expérience. Ce réaménagement intervient moins d’un an après celui du 2 mars 2018, avec la création marquée du Ministère de la décentralisation et du développement local.
Après plus de deux mois d’attente, S.E Paul Biya a finalement effectué un réaménagement à la tête de différents ministères. Suite à sa victoire à la dernière présidentielle, le président a légèrement modifié la structure de l’équipe gouvernementale, qui a conservé l’essentiel de ses cadres. Une surprise pour tous ceux qui attendaient un « grand nettoyage », notamment après le retrait de la CAN 2019 le 30 novembre. Le Chef de l’Etat a épousé la philosophie de la confiance et des résultats pour tous les promus et maintenus.
Très peu de nouveaux responsables ont, en effet, fait leur entrée dans ce tout premier gouvernement de l’ère Dion Ngute. Gabriel Mbairobe qui est aux commandes de l’Agriculture et du développement rural et remplace à ce poste Henri Eyebe Ayissi, Dodo Ndonke aux mines et industries, La maire de Bangangté Célestine Ketcha Courtès, ministre de l’habitat et du développement urbain, Achille Bassilekin III des petites et moyennes entreprises et Manaouda Malachie à la santé publique étant les seuls « bleus » à obtenir des portefeuilles, parmi la soixantaine en jeu. Dans leur grande majorité, les nominations du président Biya ont en réalité porté sur des changements de ministères.
Ainsi, exit la Communication pour le très dynamique ISSA TCHIROMA BAKARY, qui rejoint le ministère de la Formation professionnelle. Il est remplacé par l’ancien ministre René Emmanuel Sadi, jusqu’à lors conseiller à la présidence de la République. Le ministre Bidoung Mkpatt rejoint les Arts et la culture, où il remplace le Prof. Narcisse Mouellé Kombi, nouveau ministre des Sports et de l’éducation physique. Henri Eyebe Ayissi hérite du ministère du Domaine et affaires foncières, et Laurent Serge Etoundi Ngoa de l’Éducation de base. Ibrahim Talba Malla, ancien ministre et actuel directeur de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures, est quant à lui nouveau ministre des Marchés publics.
Dans l’ordre de son équilibre gouvernemental, Paul Biya a soigneusement évité de toucher aux ministères clés de son gouvernement. M. Laurent Esso qui reste à la justice, Beti Assomo à la Défense, Nganou Djoumessi aux Travaux publics et Louis Paul Motaze aux finances ont tous conservé leurs fonctions. Idem pour le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, par ailleurs promu au rang de ministre d’État, tout comme le Pr. Jacques Fame Ndongo de l’Enseignement supérieur, grand artisan de la victoire de Paul Biya à la dernière présidentielle. C’est l’entrée de l’avocat Jean de Dieu Momo, ancien opposant, au poste de ministre délégué à la Justice, qui donne à ce réaménagement une coloration particulière.