Suite à une séance plénière assez divisée, tenue le 10 décembre 2019, les députés ont fini par se mettre d’accord.
Un ouf de soulagement, enfin le projet de loi relatif à la promotion des langues officielles au Cameroun a été adopté. C’est le résultat de plusieurs heures de discussion à l’Assemblée nationale le 10 décembre 2019. C’est le ministre des Arts et de la Culture, Bidoung Mkpatt qui représentait le gouvernement pour défendre ce texte et il a pu obtenir gain de cause de la part des députés. Ouverte à 10h, par le président de l’Assemblée nationale, le Très honorable Cavaye Yéguié Djibril, la séance plénière a dû être suspendue durant 1h23 minutes. Les discussions générales du texte devant les députés ont été ajournées la semaine d’avant. Ce qui divise, c’est l’article 26 qui dispose en ses alinéas 1 et 2 que « L’anglais et le français sont indifféremment utilisées devant les juridictions de droit commun et spécial. Les décisions de justice sont rendues dans l’une ou l’autre langue officielle ».
Le ministre Bidoung Mkpatt y a opposé des arguments poignants. Le représentant du gouvernement a d’abord rappelé que ce texte est l’un des résultats du Grand dialogue national. « Il vient matérialiser les prescriptions du président de la République, dans l’optique de renforcer le caractère bilingue de notre pays, son multiculturalisme et le vivre ensemble », a défendu Bidoung Mkpatt. Raison pour laquelle il devrait s’appliquer à l’ensemble des institutions publiques dans lesquelles l’anglais et le français sont des langues de travail indistinctes. Le texte vise également à assurer l’égalité de l’usage de ces deux langues dans l’espace public et à inciter les Camerounais à s’exprimer en anglais et en français.
Ainsi, le gouvernement entend promouvoir la pratique du bilinguisme dans les structures publiques et encourager les entités privées, les organisations patronales et syndicales, ainsi que les diverses organisations de la société civile à se mettre à la page. C’est après avoir développé farouchement ces arguments que le ministre Bidoung Mkpatt a reçu l’accord de l’Assemblée nationale. Composé de 29 articles le projet de loi a finalement été adopté.