«Je suis candidat ! Candidat pour poursuivre le travail, candidat pour amener le Gabon plus loin, beaucoup plus loin. Je suis candidat pour gagner la bataille économique, candidat pour gagner la bataille du travail. Candidat pour gagner la bataille du changement. Je sais qu’ensemble, unis par la volonté de Dieu, nous gagnerons», a déclaré le président Ali Bongo Ondimba, 64 ans, sous les applaudissements nourris et les ovations des 2 000 employés, tous en tenue de travail, de la zone d’investissement stratégique de Nkok.
Après une tournée républicaine qui, pendant seize mois, l’a conduit de province en province, de localité en localité, aux quatre coins du pays, le président Ali Bongo Ondimba répond ainsi aux «appels pressants» de ses compatriotes pour «poursuivre et intensifier le travail entamé». S’adressant aux citoyens, il a multiplié les engagements et les promesses. On aura remarqué qu’il a officialisé sa candidature devant un parterre d’ouvriers et non devant ses militants. Comme l’on pouvait s’y attendre, ses camarades du Parti démocratique gabonais (PDG) ont validé sa candidature le 10 juillet lors d’un congrès d’investiture à Libreville.
Depuis des mois, le président Ali Bongo Ondimba redore son image internationale en présentant son action pour les forêts et pour l’environnement. Notamment en organisant un Sommet international sur les forêts, aux côtés du président français Emmanuel Macron. Il cultive pourtant depuis son premier mandat sa volonté de desserrer les liens avec la France, contrairement à la politique de son père.
Élu pour la première fois en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait le pays depuis plus de quarante et un ans, Ali Bongo Ondimba a été réélu de justesse en 2016 avec 5 500 voix d’avance sur Jean Ping, qui avait dénoncé une «élection truquée». Ce scrutin avait été suivi de violences meurtrières à Libreville. Victime d’un AVC en octobre 2018 qui l’a laissé de long mois éloigné de la scène politique, et à la suite duquel l’opposition continue de mettre en doute sa capacité physique à diriger le pays, le président Ali Bongo Ondimba se dit prêt à affronter ses rivaux.
« On peut me reprocher des choses, mais pas de manquer d’ambition pour mon pays. Vous me connaissez, impossible ne fait pas partie de mon vocabulaire. Notre avenir est là devant nous et il se construit chaque jour avec les Gabonaises et les Gabonais qui travaillent pour leur pays », a littéralement martelé le président Ali Bongo Ondimba. Contre lui, l’opposition se présente en ordre dispersé et a peu de chance de peser, à moins que quelques candidats ne se retirent au bénéfice d’un leader incontesté. Il est vrai que le scrutin à un tour, qui peut donc élire un candidat à la majorité relative, n’autorise guère l’éparpillement des voix.
L’opposition n’a pas réussi à se mettre d’accord sur un candidat unique. Du coup, une quinzaine de personnes ont déjà annoncé leur intention de se présenter. L’ancienne ministre Paulette Missambo, chef du parti de l’Union nationale, a déclaré qu’elle se présenterait, tout comme Alexandre Barro Chambrier, qui a été ministre de l’actuel président et de son père. D’autres noms se sont aussi manifestés comme l’ancien vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou, l’ex-Premier ministre Raymond Ndong Sima, entre autres. Ce mardi 11 juillet 2023, est date limite de dépôt des candidatures.