Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun par la voix de son leader Maurice Kamto, a annoncé l’organisation des manifestations pacifiques à partir du 22 septembre 2020, après que le Président Paul Biya ait convoqué les collèges électoraux qui doivent élire les conseillers régionaux, le 6 décembre prochain. Pour Mathias Eric Owona Nguini, ces manifestations du Mrc sont calquées sur le modèle de la crise anglophone.
«On se cache derrière les marches, pour provoquer la violence à Yaoundé et à Douala. Comme hier dans le nord-ouest et le sud-ouest, ensuite on durcit la pression par la submersion populeuse de la rue fondée sur des bataillons ethno-fascistes et ethno-populistes pour contraindre le pouvoir à la réprimer. On provoque les forces de défense et de sécurité pour justifier un glissement en fait planifié vers une désobéissance civile. On militarise progressivement la contestation urbaine liée à la désobéissance civile, en usant de cellules dissimulées dans le tissu des deux métropoles», a écrit le politologue.
Pour le Pr Mathias Eric Owona Nguini, en organisant ces manifestations publiques, on veut grâce aux agents infiltrés arriver à faire des provocations, et se servir d’une certaine presse acquise à la cause. Le but final étant d’avoir une guerre.
«On multiplie les provocations violentes grâce à des agents infiltrés liés à des cellules. On mobilise une coalition médiatique acquise à la subversion des institutions établies. On associe ladite coalition à la propagande chargée de populariser le mécontentement contre le groupe dirigeant. On instrumentalise cette coalition médiatique pour faire passer une dynamique chaotique pour une mobilisation en faveur de la démocratie. On travestit une révolte nombriliste en croisade républicaine. On suscite au final une guerre pour la conquête violente du pouvoir qui ne peut que dégénérer en guerre civile extrêmement heurtée. Voilà les funestes desseins qui se cache derrière l’agitation des hooligans kamtalibans et de leurs alliés», écrit le Pr Mathias Eric Owona Nguini.
Le jeu trouble du parti face aux crises nationales
Au moment où l’on s’attend à ce que les leaders politiques camerounais dénoncent avec fermeté, les attaques perpétrées contre les éléments des forces nationales de sécurité et de défense et les populations civiles en mars 2020 par des bandes armées sécessionnistes à Galim par Mbouda, région de l’Ouest et à Bamenda dans le Nord-Ouest, le comportement des responsables de certains petits partis politiques à l’instar du Mouvement pour la Reconnaissance du Cameroun (MRC), étonne plus d’un.
Curieusement, le MRC lui dénonçait plutôt les «provocations policières» contre son leader, Maurice Kamto et ses lieutenants. Selon un communiqué du secrétaire général du MRC, Christopher Ndong, ces pratiques sont notamment consécutives à la tournée de leur leader dans la diaspora. L’auteur du communiqué criait à une injustice.
Cette déclaration avait été faite sans arguments et preuves des allégations avancées. L’on se rend bien compte que le collaborateur de Maurice Kamto dans le cadre des activités politiques du MRC est entrain de vouloir distraire l’opinion au moment où les camerounais suivent attentivement l’actualité sur l’attentat de Bamenda perpétré le 08 mars dernier et l’attaque lâche du poste de police et de la brigade de gendarmerie de la localité de Galim, intervenu dans la nuit du 07 au 08 mars dernier.
Pure manipulation
«Le maillage sécuritaire autour du président élu, Maurice Kamto, de ses alliés, cadres et militants du MRC, depuis le giga accueil de Douala du 26 février dernier, organisé pour saluer la tournée présidentielle historique dans la diaspora et la large victoire du boycott lors du double scrutin du 9 février dernier, est devenu agressif», se lamente Christopher Ndong, non sans ajouter quelques propos mensongers selon lesquels, «des agents de sécurité s’introduisent même dans les domiciles par effraction pour menacer les familles, y compris s’en prendre aux enfants». Le parti de Maurice Kamto mettait en garde les responsables de la sécurité, de leur intrusion dans le champ politique. Ils contribuent, selon le MRC à exacerber les tensions sociopolitiques à travers le pays, en l’occurrence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Par conséquent, le «MRC invite la communauté internationale à prendre acte des provocations dont ses dirigeants, alliés et militants, sont l’objet.
Ce qui permet de déduire que le MRC milite ardemment pour l’intervention de la communauté internationale au Cameroun. Après avoir échoué lamentablement la conquête du pouvoir par les urnes, le MRC veut visiblement mettre le pays à feu et à sang pour atteindre ses objectifs. Peine perdue, les camerounais ne sont pas dupes.
L’opposant Maurice Kamto, avait été arrêté en janvier 2019 après des manifestations non autorisées de son parti, notamment pour « rébellion » et « incitation à l’insurrection ». Au total, huit infractions lui avaient été imputées avant d’obtenir la clémence du Président Paul Biya : « L’attroupement, la rébellion en groupe, l’hostilité à la patrie, l’insurrection, le trouble à l’ordre public, l’association de malfaiteurs, l’incitation à l’insurrection, la complicité ».