« Au regard du contexte sécuritaire actuel, et compte tenu de l’usage abusif de cette catégorie d’armes par des individus de moralité douteuse, la vente des pistolets traumatiques est suspendue sur l’étendue du territoire national à compter de ce jour », a tranché Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat). Les questions de terrorisme, des crises sécuritaires, et l’équation complexe de la gestion des frontières qui favorisent la circulation massive et incontrôlées des armes à feu, étaient au menu des échanges entre le Minat et les promoteurs d’armureries. Face à cette menace grandissante, le gouvernement a mis en place une loi et un code de procédures de vente, d’acquisition, et de port d’armes. « A la suite des dérives à répétition dans votre secteur d’activités, le chef de l’Etat avait en 2018, ordonné la suspension de la commercialisation des armes de chasse et de poing, ainsi que de leurs munitions certaines régions », a souligné Paul Atanga Nji.
Conscient des difficultés des promoteurs d’armureries et de ceux qui y travaillent, le chef de l’Etat dans sa posture de père de la Nation, connu pour sa magnanimité légendaire, a par la suite décidé de lever la suspension de leurs activités. « Vous avez ainsi pu sauver vos emplois et payer vos crédits bancaires et autres créances de vos fournisseurs », a remarqué le Minat. Trois ans après, si certains se sont conformés, d’autres traînent encore le pas. D’où le rappel à l’ordre du Minat, qui a échangé les propriétaires des armureries réunis dans un collectif. Après avoir égrainé le chapelet des griefs, Paul Atanga Nji a finalement prononcé la suspension de la vente des pistolets traumatiques sur l’étendue du territoire national. Désormais, seul le Minat est habilité à autoriser le port d’armes. « Je vous demande en outre, de vous conformer à vos obligations telles que prescrites par la loi, en produisant, de manière systématique, des fichiers numériques et physiques de vos activités. Lesdits fichiers doivent comporter toutes les informations relatives aux clients, notamment les autorisations, l’identification, le domicile et/ou la résidence », a prescrit Paul Atanga Nji.
Les promoteurs d’armureries ont désormais leur code de bonne conduite défini. Prenant acte des instructions du Minat, le bureau du collectif des armuriers a promis de mener des missions de sensibilisation sur le respect des textes en vigueur, afin d’éviter toute sanction. Les dispositions de l’article 28 alinéa 1 de la loi n°2016/015 du 14 décembre 2016 portant régime général des armes et munitions au Cameroun, sont claires : « L’introduction sur le territoire national, la fabrication, la transformation, la réparation, l’acquisition, l’achat, la détention, le transport, la cession, la vente, l’exportation et le commerce d’armes et munitions de 4ème et 5ème catégories sont soumis à autorisation préalable du Ministre chargé de l’Administration du Territoire.» Nul n’est censé ignorer la loi.