Le président Paul Biya était personnellement représenté aux obsèques de l’édile de Buea, le 14 décembre 2019, par Paul Atanga Nji ministre de l’Administration territoriale.
Pour un ultime adieu à Patrick Ekema Esunge, maire de la commune de Buea depuis 2013, les rues de la ville ont porté le deuil à travers messages et portraits de l’illustre disparu. À Bongo square au nom du chef président de la République, Patrick Ekema Esunge a été décoré de la médaille de Commandeur de l’ordre de la valeur à titre posthume par Paul Atanga Nji, ministre de l’administration territoriale. Lu par Engamba Emmanuel Ledoux, préfet du département du Fako, le message de condoléances du président Paul Biya adressé à Madame Ekema née Catherine Etombi Mosoke, révèle que le maire de Buea était « un grand patriote qui a rendu d’énormes services à son pays ».
Le maire de la commune de Buea qui s’est éteint le 27 octobre dernier à la suite d’un accident vasculaire cérébral, a reçu des honneurs militaires en présence de plusieurs membres du gouvernement, des membres de l’exécutif municipal de la commune de Buea, des membres de sa chapelle politique le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), de l’élite de la région, et des membres de la famille. « Il faudra encore 100 ans pour avoir un autre Patrick Ekema Esunge », a lâché Hans Ndive Esunge, frère aîné du défunt. Pendant son mandat à la tête de l’exécutif municipal de la commune de Buea, Patrick Ekema Esunge se sera distingué par des actes et prises de position dont l’écho a retenti bien au-delà des frontières du Cameroun. Il repose désormais à Molyko.
Le bouclier de Paul Biya dans le Sud-Ouest
De toutes ses actions, celles prises dans le sens de barrer la route aux activistes de la sécession ont le plus marqué l’opinion publique nationale et internationale. Les évènements du 22 septembre 2017 ont surement décidé cet homme à prendre le taureau par les cornes. Ce jour-là, la résidence du maire a été saccagée par de jeunes gens manipulés par les sécessionnistes. Depuis lors il s’est engagé dans une lutte sans répit pour préserver la commune de Buea de l’emprise des sécessionnistes. Tous les moyens sont mis en route pour combattre les villes mortes du lundi, « Monday’s ghost town », instituées partout ailleurs par les sécessionnistes. Lorsque l’honneur et le prestige de l’autorité traditionnelle ont été bafoués par les sécessionnistes ayant pris en otage les chefs traditionnels Bakweri, il a donné un ultimatum de libération de ces derniers lequel a été suivi à la lettre. En août 2018, il a été reçu en compagnie de ces quatre chefs traditionnels par le ministre Paul Atanga Nji. Sa maîtrise de la commune de Buea fut à l’origine d’un dicton populaire : « jamais on a vu un corps si jeune porter une tête si mature ».
« C’est un fait inédit dans ma vie, une véritable grâce de la providence », avait-il déclaré au sortir de l’audience à lui accordée par le président Paul Biya, en marge des festivités du cinquantenaire de la Réunification du Cameroun à Buea.
« The hercules of our time »
« Nyamoto Kpwatolo », titre de grand guerrier, est né le 26 septembre 1976 d’Esunge John Matute et Julie Mojoko Wotany. Au terme des cycles primaires et secondaires à Buea, il onbient le First school leaving certificate et le General certificate of Education. Il rejoint ensuite l’université de Buea et celle de Yaoundé I.
Militant du RDPC, il fait toutes les classes. En 2007, il est élu conseiller municipal et premier maire adjoint de Buea en 2007. En mai 2013, il remplacé le sénateur Mbella Moki Charles, devenu sénateur, au poste de maire de Buea. La même année, il conduit la liste victorieuse du RDPC lors des élections municipales. Pendant son mandat, il est honoré de plusieurs distinctions de plusieurs ordres. Il laisse une veuve et cinq enfants.