Ouverts et refermés par le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie nationale, Galax Etoga, représentant du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, président du conseil d’administration de l’Ecole internationale des forces de sécurité (EIFORCES), les travaux de la conférence internationale de Yaoundé s’articulaient autour du thème : « L’Etat africain à l’épreuve de la pandémie Covid-19 : l’impératif du renforcement des capacités stratégiques et opérationnelles de la sécurité humaine pour la résilience, l’autonomie, l’anticipation et la réponse des systèmes dédiés ». Pour le général de brigade André Patrice Bitote, le directeur général de l’EIFORCES, il était question de « susciter une prise de conscience par les Etats africains en général et ceux de l’Afrique centrale en particulier, de la nécessité d’améliorer leurs stratégies de riposte et leur capacité d’anticipation des pandémies comme celle de la COVID-19 ».
Organisée grâce à un financement de la coopération japonaise, d’où la présence aux travaux de Tsutomu Osawa, l’ambassadeur du Japon au Cameroun, la grand-messe de Yaoundé a bénéficié du concours technique du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Pendant deux jours, les experts issus du monde politique, économique, médical, universitaire, sécuritaire et de la société civile, ont construit la veille informationnelle dans le cadre du monitoring de la pandémie à COVID-19 et de ses effets au niveau de la sous-région Afrique centrale. Les échanges d’expériences nationales ont posé les bases d’une riposte globale face à ce fléau. Les interventions dans le cadre de la mutualisation des initiatives nationales ont mis en avant la capacité des pays africains à trouver des solutions endogènes à cette pandémie, et à anticiper ses conséquences.
Concrètement, une redéfinition conceptuelle de la sécurité humaine prenant en compte l’hybridité et l’effet de surprise de la pandémie de COVID-19, a été consolidée. Les capacités des différents acteurs aux fins d’une meilleure identification, prévention et traitement des menaces à la sécurité humaine ont été renforcées. Avec les contributions du Mali, du Sénégal, du Nigéra, du Congo, du Gabon, de Guinée équatoriale, de la République centrafricaine, et naturellement du Cameroun, un état des lieux des pratiques, normes, dispositifs africains de lutte contre la pandémie a été dressé. L’après-midi du 27 mai a notamment connu l’exposé de Mgr Samuel Kleda, l’archevêque métropolitain de Douala, sur le rôle et l’efficacité de la pharmacopée traditionnelle.
Clôturant la réflexion sur la lutte contre la pandémie de COVID-19, au nom du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Galax Etoga a salué l’originalité de l’initiative de l’EIFORCES, qui « repose sur le triptyque coordination-complémentarité-cohérence, s’agissant de la capacitation et de la capabilisation des Etats africains en termes de ressources humaines, logistiques, financières efficaces et pertinentes pour lutter contre des menaces à la sécurité humaine ». L’EIFORCES est en effet la toute première institution non dédiée à la médecine au plan national et sous-régional, à poser les jalons d’une telle assise au niveau de la sous-région. Véritable plaidoyer en vue d’une approche globale et davantage collective de la lutte contre les menaces à la sécurité humaine, cette conférence a suscité la volonté de mutualiser les efforts en vue de rechercher des solutions endogènes dans la lutte contre le COVID-19. Elle a consacré la recherche des pistes en vue de l’autonomisation des pays africains et le développement de leur capacité de résilience face à une question autant préoccupante que stratégique.