Dans une lettre au vitriol le célèbre écrivain, universitaire et soutien du président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), démonte le résidu du projet politique de celui qui se targuait encore du titre de leader de l’opposition.
Au cinéma, il finit le plus souvent par être démasqué et puni, pour le plus grand plaisir du spectateur. Il agit sous un masque, sous une fausse identité souvent et commet en secret d’odieuses manigances : détournement d’héritage, meurtres en tous genres, chantage, abus de biens, extorsion de fonds… Il est finalement neutralisé, puni parfois durement, il se montre de temps en temps repentant, emprisonné ou pardonné, mais il n’est pas rare qu’il finisse par mourir, payant ainsi ses fautes de sa vie. Certains stéréotypes connotent sa noirceur morale comme le regard sombre, le cheveu noir, la voix caverneuse et la musique inquiétante qui accompagne souvent son apparition à l’écran. Lui c’est le traître !
L’écrivain Patrice Nganang dans ce qui pourrait s’intituler l’histoire de la tontine, a clairement identifié un : Maurice Kamto. En quête de popularité à Paris, il s’est mué en défenseur des causes perdues mais n’a cité que les noms de ses camarades militants en détention, oubliant les noms des détenus anglophones ! Alors que le squelette du boycott est la résolution de la crise qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, donc de la zone anglophone.
Dans une tentative de rachat à Montréal au Canada, Maurice Kamto a lu une missive dont l’origine a été attribuée à Sisiku Ayuk Tabe. Machination que Patrice Nganang n’a pas digérée. D’où sa sortie épistolaire vitriolée.
Le bluff
Sisiku Ayuk Tabe ne peut pas écrire une lettre comme celle venue de Kondengui parce que sa parole est présidentielle. Kamto en sait quelque chose lui qui se dit élu, et par pur calcul politicien il a prononcé son nom plusieurs fois depuis Montréal, après avoir lu uniquement le nom des prisonniers du MRC, à Paris, alors que les Mancho Bibixy, Terrence Penn, Conrad Tsi sont en prison pour avoir marché en novembre 2016. Oui, 2016. Le désaveu est donc venu de Wilfried Tassang, celui qui était déjà au cœur du Consortium lors du lancement de la crise anglophone, en novembre 2016-la, à Buea, qui tenait la branche des écoles, des enseignants donc, et sur la responsabilité de qui repose le boycott des écoles qui fonctionne encore, boycott qui a tout lancé en fait, en embrasant le terrain comme les avocats derrière Agbor Balla étaient incapables de le faire. Le désaveu de Maurice Kamto par Tassang est donc épique et fondamental, car c’est lui qui avec Agbor Balla, tenait les rênes de la crise anglophone de 2016 à 2017, avant son exil, et sa prise en charge de la bataille anglophone, par le SCACUF, avant évidement que Ayuk Tabe ne soit adoubé comme président à sa place. Sa plume est politiquement lourde, parce que lors de la longue bataille anglophone, il fut arrêté au Nigeria avec Ayuk Tabe. Le plus important cependant est que, c’est la victime ici qui parle, la victime autant que le politicien – pour désavouer Maurice Kamto qui avait déjà, de sa propre initiative, chassé les Anglophones venus le rencontrer à Toronto. En même temps, Tassang révèle qu’a Kondengui, c’est sous l’initiative de Kamto que Sisiku Ayuk Tabe et lui, étaient venus rencontrer Kamto, formellement donc. Tentative de manipulation des Anglophones par Kamto qui ne croit pas que la bataille anglophone soit légitime, et les résultats sont là, devant nous tous. Si cependant ce désaveu qui vient de Kondengui est profond, il balaie aussi le boycott aux élections que Maurice Kamto utilise comme arme politique car après tout, ce sont les Anglophones qui perdent leurs vies, qui ont perdu leurs vies, à cause du boycott aux élections, alors que les militants du MRC ne marchent même plus depuis le 26 janvier 2019.
Maurice Kamto vendeur d’illusions
Victimes, les Anglophones sont donc le seul, je dis bien le seul squelette politique de la bataille qui se passe dans notre pays. C’est une manière de dire que, moralement et politiquement, les Anglophones sont en train de retirer à Maurice Kamto ce qui lui aurait été la seule réponse dans ses discussions internationales sur la question camerounaise. Car la guerre au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, est bel et bien la seule chose qui fasse que l’on parle vraiment du Cameroun à l’international, comme étant un problème. Il est important de dire ces choses, parce que la politique n’est pas un jeu d’enfants. Les nouvelles qui me parviennent me disent que les Etats-Unis se retrouvent isolés en occident devant des pays comme l’Angleterre et l’Allemagne qui ont décidé par réalisme, de donner au gouvernement camerounais une chance : le Grand Dialogue National, les élections qui ont eu lieu, en pleine période de guerre, sans être sanglantes comme on croyait, ou comme on voit dans d’autres pays, font que les pays occidentaux se disent que la crise anglophone est en train d’être gérée, tout en reconnaissant que c’est elle, la crise anglophone donc, le problème qui se pose dans notre pays aujourd’hui. La question est celle de savoir qui a la légitimité pour parler de la crise anglophone, celle donc qui fait que les Occidentaux puissent peser de leur balance sur le pouvoir camerounais, ou au mieux le pousser vers la porte. Qui a la légitimité pour parler de la crise anglophone? Le mot de Wilfried Tassang est clair : Maurice Kamto n’a aucune légitimité pour parler au nom des Anglophones devant les Occidentaux. Qu’en est-il du boycott : a-t-il plus de légitimité d’en parler que, disons par exemple, Ayaba Cho dont les soldats de l’ADF ont investi le terrain au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, rendant les élections effectivement impossibles? Que Field Marshall? La réponse est évidente ici. C’est non.
Maurice Kamto en mode chauve-souris
Je pense que Maurice Kamto sous-estime le sang des Camerounais depuis février 2008, et il était alors vice-ministre de la Justice. Je pense en fait qu’il n’a pas de respect pour la vie des Camerounais et donc, pour la justice à rendre aux victimes. La question la plus urgente de notre pays c’est en effet la justice, la justice et la justice. Maurice Kamto n’a jamais eu le courage de prononcer le mot génocide en se référant au Cameroun, depuis sa sortie de prison. Nulle personne ne peut le remarquer plus clairement que la victime Anglophone, et surtout trouver extraordinaire qu’il, que Kamto donc, essaye d’établir une distinction entre les bons et les mauvais Anglophones, comme le gouvernement de Biya. Entre donc, les bons Anglophones (Chris Fomunyoh, Eric Chinje), avec qui il peut discuter, et les mauvais Anglophones (Samuel Sako Ikome), avec qui il ne discuterait jamais, bien que tous habitent dans le même voisinage aux USA et se parlent peut-être. Etablir une distinction entre Anglophones est cruel, est méchant, je l’ai toujours dit, car même les Anglophones modérés, ont des parents, des villages, détruits. Le bon cœur ne connait pas de limite, la justice non plus. L’avocat ne demande pas si le criminel a commis un crime avant de le défendre. Il fait son travail. La faute de Maurice Kamto devant les Anglophones n’est pas seulement humaine, elle est morale et surtout elle est politique. Qui n’a pas de réponse à la guerre au Nord-Ouest et au Sud-Ouest aujourd’hui, qui en plus est désavoué par les victimes, n’a plus de place dans la scène publique. Vous avez bien lu : it is over.