Le ministre, directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, sur très hautes instructions du Chef de l’Etat, a occupé le siège réservé au Cameroun pour les adieux à l’ancien président français, décédé le 26 septembre à l’âge de 86 ans.
Le Camerounais Samuel Mvondo Ayolo, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée Equatoriale, Denis Sassou NGuesso du Congo-Brazzaville, le Djiboutien Ismaïl Omar Guelleh, le Comorien Azali Assoumani, ou encore Faure Gnassingbé du Togo, étaient aux côtés d’Emmanuel Macron et de son épouse Brigitte, des anciens présidents français François Hollande, Nicolas Sarkozy et Valery Giscard d’Estaing, de l’Américain Bill Clinton, et de l’actuel président russe Vladimir Poutine. Un témoignage digne de son rang a été rendu à Jacques Chirac à Paris, d’abord au cours des hommages populaires depuis le jour de son décès, puis lundi 30 septembre lors de la journée de deuil national à quatre tableaux.
Cérémonie privée et honneurs militaires aux Invalides
Célébrée par Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Basse-Terre en Guadeloupe, en présence de deux cents personnes : famille et personnel médical. Bernadette Chirac, l’épouse de l’ancien chef de l’Etat, qui n’est pas apparue publiquement depuis l’annonce du décès, était présente.
Martin Chirac-Rey, l’unique petit-fils de l’ancien président âgé de 23 ans, a pris la parole pour saluer la mémoire de son grand-père, avant l’arrivée d’Emmanuel Macron, venu rendre les honneurs funèbres militaires dans la cour pavée.
Hommage solennel dans l’église Saint-Sulpice
Arrivé peu avant midi encadré par une imposante escorte, enveloppé du drapeau tricolore et porté par ses anciens officiers de sécurité à l’Elysée, le cercueil de Jacques Chirac a remonté la nef de Saint-Sulpice au son du requiem de Gabriel Fauré, sous les yeux de quelque deux mille invités venus du monde entier, dont le Camerounais Samuel Mvondo Ayolo.
Inhumation au cimetière du Montparnasse
Jacques Chirac a été inhumé dans l’après-midi, dans un cadre strictement privé, au cimetière du Montparnasse. Selon le souhait de son épouse, Bernadette, il repose dans le caveau où se trouve déjà leur fille aînée Laurence, morte en 2016.
Une minute de silence a été observée à 15 heures dans les administrations et les écoles.
Déjeuner à l’Élysée
Après les cérémonies officielles et religieuses, un déjeuner d’apparat était organisé à l’Élysée. Emmanuel Macron a invité près de 70 chefs d’État et de gouvernement étrangers, actuels ou passés, à se rendre rue du Faubourg-Saint-Honoré. À son arrivée, comme tous les autres, Samuel Mvondo Ayolo a foulé le tapis rouge déployé dans la cour d’honneur du palais, avant d’être accueilli sur le perron par le président français et la première dame Brigitte Macron.
Une fois installé dans la salle des fêtes, Emmanuel Macron a souligné que cette rencontre informelle avait été conçue comme « une façon conviviale de penser » à Jacques Chirac. «Tout le peuple français a vécu votre présence ce matin à la cérémonie comme une preuve d’amitié et une marque de respect», a-t-il noté.
L’inutile polémique
Au moment où son pays traverse un tournant décisif de son histoire à savoir le grand dialogue national convoqué du 30 septembre au 4 octobre prochain, à l’effet d’apporter des solutions pérennes à la crise qui secoue depuis trois ans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le président Paul Biya s’est fait représenter. La carrière de la personnalité sur laquelle s’est porté son choix, ancien ambassadeur du Cameroun en France et ancien étudiant de la Sorbonne, témoigne de la haute estime que le président de la République avait de Jacques Chirac.
D’autres leaders du monde étaient représentés pour diverses raisons. Le roi Mohammed VI du Maroc, souffrant de pneumonie, était représenté par le prince héritier Moulay El Hassan âgé de 16 ans. L’actuel président Américain Donald Trump, sous la menace d’une procédure de destitution portée par le camp des Démocrates, était représenté par Jamie McCourt, ambassadrice des Etats-Unis en France. La reine Elizabeth II a envoyé son plus jeune fils, le prince Edward. La reine Margarèthe II de Danemark était représentée par le prince Joachim et la princesse Marie.