Le très proche et discret conseiller du Chef de l’Etat Paul Biya, membre du conseil constitutionnel, s’est éteint le 13 janvier 2019 au sein d’une formation hospitalière en Suisse.
Transféré à la suite d’une attaque cardiaque dimanche dernier, l’homme d’Etat s’est éteint dans la ville helvétique à l’âge de 82 ans. L’ex-conseiller juridique du Président de la république, décède des suites d’un accident cardio-vasculaire. Le patriarche de la région du Sud s’en va après avoir rempli ses devoirs républicains durant toute sa carrière.
À Yaoundé, la nouvelle de la mort de Jean Foumane Akame a suscité une vive émotion au sein de la communauté nationale. Au sein du Conseil constitutionnel, des membres se souviennent d’un homme discret, mais surtout très expérimenté. Un témoignage qui illustre l’incroyable carrière de cet homme, qui résume à elle seule l’évolution du corps judiciaire du Cameroun post-indépendance.
En effet, Jean Foumane Akame intègre la magistrature camerounaise en 1966. Très vite, il est nommé au poste de vice-président de la cour d’appel de Dschang entre 1969 et1970. C’est le début d’un périple qui le verra tour à tour au poste de conseiller et président de la chambre administrative de la Cour fédérale de justice, président de la cour d’appel de Garoua puis de celle de Yaoundé, jusqu’à être nommé secrétaire général du ministère de la Justice et devenir chancelier de l’Université de Yaoundé 1.
Le 18 juin 1983, Jean Foumane Akame est nommé dans le deuxième gouvernement du président Paul Biya au poste de ministre de l’Administration territoriale. À cette époque, la crise entre le président camerounais et son prédécesseur est déjà dans les débats publics. Les cadres de l’ère Ahmadou Ahidjo sont presque tous limogés, remplacés par des hommes en qui le nouveau président a confiance, et Jean Foumane Akame en fait partie.
En 1986, deux ans après avoir quitté le poste de ministre, Jean Foumane Akame devient conseiller technique à la présidence de la République chargé des questions de Justice. Une fonction qu’il cumulera plus tard avec le titre de secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature. En cette qualité, on lui attribue une très grande influence dans les mutations du système judiciaire camerounais, notamment dans la naissance de l’opération Epervier.
Le 7 février 2018, il devient l’un des onze membres du Conseil Constitutionnel. Conformément à la constitution, le président de la République devrait remplacer Jean Foumane Akame au Conseil constitutionnel. Ce nouveau membre aura la charge d’achever le mandat de six ans entamé par celui-ci en 2018.