Le vaste redéploiement annoncé des personnels dans les missions diplomatiques du Cameroun est la résultante de deux dispositions légales. D’abord l’instruction n°02 du 4 juin 1998 relative à l’organisation du travail gouvernemental. Ensuite le décret n°2020/802 du 30 décembre 2020 portant harmonisation de l’âge de départ à la retraite. A la lumière de ces dispositions, le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, a formulé d’importantes recommandations. Primo, veiller à la mise en retraite effective du personnel relevant de la compétence du ministre des Relations extérieures, en service dans les postes diplomatiques. Secundo, élaborer et soumettre à l’appréciation de la présidence de la République, les projets de nomination au sein de nos missions diplomatiques, en remplacement du personnel admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Concrètement, une cure de jouvence s’appliquera bientôt au sein des 57 représentations diplomatiques du Cameroun à travers le monde, dont 30 ambassades, 4 hauts commissariats, 3 missions permanentes auprès des organisations internationales, 6 consulats généraux, 4 consulats et 11 consulats honoraires. La dernière expérience date de 2017. Depuis cette date, plusieurs personnels ont atteint l’âge de départ à la retraite. « Dans nombre de missions diplomatiques, beaucoup de personnels sont restés en poste après l’âge de départ à la retraite à cause des contraintes budgétaires. Car la relève d’un agent en fonction à l’étranger exige toujours la mobilisation d’importantes ressources », confie une source proche du ministère des Relations extérieures.
Les dispositions du décret n°2000/693 du 13 septembre 2000 fixent le régime des déplacements des agents publics civils et les modalités de prise en charge des frais y afférents. Concernant les déplacements définitifs des agents publics des missions diplomatiques et consulaires, l’alinéa 1 de l’article 15 stipule que, « la décision d’affectation ou de congé d’un agent public dans une mission diplomatique ou consulaire donne droit, pour cet agent, lorsqu’elle occasionne un changement de lieu de résidence, à l’établissement d’une feuille de déplacement et d’un bon de prise en charge de transport ». L’article 16 en son alinéa donne plus de précision : « la prise en charge visée couvre le transport de l’agent public, de son conjoint, de ses enfants à charge au sens de la législation sur les prestations familiales, et d’un domestique pour les chefs de missions diplomatiques ou consulaires ». Une grosse incidence financière donc en perspective.
La principale curiosité de la correspondance du délégataire constitutionnel du président de la République réside sur le traitement particulier accordé à une dame. Ferdinand Ngoh Ngoh a instruit le ministre des Relations extérieures de « prendre des dispositions pour l’affectation de Mme Ngo Loga Marthe à l’ambassade du Cameroun à Libreville ». Qui est cette dame ? Quel sera son rôle au sein de la mission diplomatique gabonaise ? De nombreuses interrogations restent à ce jour sans réponses.