A en croire le député Cabral Libii, les marche du 22 septembre 2020 n’ont pas été une stratégie qui permet d’atteindre l’objectif voulu à savoir le changement à la tête de l’Etat.
«Si on pense qu’on peut déboulonner le régime de Yaoundé en avançant à découvert, je me permets d’en douter. Je vous invite à la stratégie. Ce qui s’est fait le 22, si ça s’intègre sur une stratégie plus affinée, alors c’est bon. Mais si ce n’était que ce que j’ai vu le 22, alors ce n’est pas bon», a déclaré le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) Cabral Libii en visite à Paris.
Pour le député du Pcrn, ce qui s’est passé le 22 septembre 2020 relève d’«une vieille recette qui n’a jamais permis d’atteindre le but que nous recherchons, qui est l’alternance». Et d’ajouter «j’ai étudié un peu l’histoire des manifestations populaires au Cameroun, j’ai compris un peu pourquoi beaucoup de Camerounais n’y adhèrent plus. Et j’ai compris, qu’il fallait plutôt faire le travail préalable de re solidarisation des Camerounais vis-à-vis de la chose politique mais surtout de l’action politique. Les marches au sein du Pcrn ne sont pas encore à l’ordre du jour».
Les urnes
L’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018 pense que c’est par la voie des urnes que l’opposition peut prendre le pouvoir. Il croit que c’est possible de battre le parti au pouvoir en passant par les urnes.
« Absolument. Imparablement. C’est inarrêtable. Je reste convaincu que c’est par le vote qu’on peu changer les choses au Cameroun. Si ce n’est pas par le vote que les choses changent, on pourrait avoir des mutations ; des mouvements ; des hommes pourraient changer mais en réalité, le même système pourrait se perpétuer et si les Camerounais veulent l’alternance, ils doivent s’inscrire massivement sur les listes électorales et surveiller leur vote… », a-t-il déclaré.
En 2019, Cabral Libii appelait à une coalition de l’opposition
Sorti troisième de la présidentielle Cabral Libii s’était prononcé pour une coalition de l’opposition en vue des élections municipales et législatives prochaines tenues le 9 février 2020. L’homme politique camerounais Cabral Libii appelait les partis de l’opposition à mutualiser leurs forces contre le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) en vue des législatives et municipales. Si le projet avait été validé, Cabral Libii devait susciter un intérêt populaire pour la coalition. Les Camerounais avaient pourtant largement demandé une coalition des forces de l’opposition pour l’élection présidentielle d’octobre 2018. Faute de réunir les neuf candidats ayant pris part à ce processus électoral, seuls Maurice Kamto et Akere Muna du FPD s’étaient ralliés pour affronter le parti au pouvoir. Cabral Libii, Serge Espoir Matomba, Garga Haman Adji, Ndifor Afanwi et Joshua Osih et Adamou Ndam Njoya n’avaient pas adhéré à l’initiative.
Tous ces candidats n’avaient pas pu se mettre d’accord sur les termes de la formation de la coalition. Cabral Libii avait, dans un premier temps, demandé que des primaires soient organisés afin de parvenir à l’élection du porteur de la coalition. Il s’est par la suite ravisé, arguant qu’il s’opposait à une « coalition à deux ou à trois ». Cela lui avait valu de vives critiques au sein de l’électorat. Certains y avaient vu les signes d’une trahison.