Le 22 septembre dans les grandes villes, notamment Yaoundé, Douala, Bamenda, Bafoussam, Maroua, Garoua, Ngaoundéré, Bertoua, Buea, et Ebolowa, le calme habituel était perceptible. D’une manière générale, les populations ont vaqué à leurs occupations. « Le gouvernement voudrait saluer, à cet égard, la maturité et le sens des responsabilités dont a su faire preuve l’écrasante majorité de la classe politique et du peuple camerounais », annonce René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication (Mincom). Le porte-parole du gouvernement y voit une « contribution décisive à barrer la route au projet insurrectionnel » de Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
Le 22 septembre, Maurice Kamto a composé un cocktail. Un mélange hétérogène d’entêtement à organiser dans la rue, cette fois, une élection présidentielle largement perdue dans les urnes le 7 octobre 2018, d’une part, et d’attentat contre vivre ensemble ferment de l’unité nationale, d’autre part. « Le gouvernement se félicite également du fait que, malgré la volonté acharnée du MRC d’instrumentaliser le fait ethnique et de mettre en danger le vivre ensemble auquel sont viscéralement attachés les Camerounais, le rejet de son projet insensé ait été clairement exprimé par toutes les composantes sociologiques de notre nation du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest », souligne le Mincom. L’échec des marches insurrectionnelles du MRC prouve à suffisance que les Camerounais ont d’autres préoccupations. Entre les préparatifs de la rentrée scolaire, la lutte contre la pandémie du coronavirus et la quête du pain quotidien, la marche insurrectionnelle n’a pas eu de place. Il n’était pas question de disperser ses forces.
Félicitant les Forces de sécurité pour « le professionnalisme et la fermeté » avec lesquelles ils ont « résisté aux provocations » pour « maintenir l’ordre et assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens », le Mincom porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale les importantes mises au point du gouvernement, à la suite des « opérations de maintien de l’ordre lancées pour barrer le route à ce projet insurrectionnel ».
- Certaines des personnes arrêtées dont l’implication dans le projet insurrectionnel du MRC a été jugée dérisoire ont été relâchées. D’autres le seront, le cas échéant, au fur et à mesure de l’évolution de l’enquête judiciaire en cours.
- Certains meneurs et organisateurs de cette aventure insurrectionnelle ont également été arrêtés et répondront de leurs actes devant la justice. D’autres sont activement recherchés par les services de sécurité aux mêmes fins.
- La situation du leader du MRC fait l’objet d’un examen attentif par les instances judiciaires compétentes.
- Celle du parti politique MRC, qui s’illustre négativement depuis plusieurs années par des activités attentatoires à la paix si chère aux Camerounais, fait également l’objet d’un examen attentif par le ministère de l’Administration territoriale.
- Certaines velléités d’ingérences étrangères détectées depuis un certain temps font l’objet d’un suivi conséquent des services spécialisés.
- La collusion entre le MRC et les groupuscules violents ayant mis à sac les ambassades du Cameroun à l’étranger est désormais avérée. Elle sera prise en compte dans les procédures judiciaires en cours au Cameroun et dans les pays amis où se sont déroulés les faits incriminés.
Si son égo surdimensionné de son leader lui fait miroiter des lueurs d’un « succès » de son mot d’ordre de soulèvement à travers de sporadiques mouvements de badauds à Ndokotti à Douala et dans la ville de Bafang, la sagesse voudrait que le MRC rentre dans le véritable combat de tout parti politique qui est la conquête du pouvoir par les urnes. A titre illustratif, dans cet exercice, le peuple souverain a crédité son leader de 14,23 % des suffrages valablement exprimés au soir de la présidentielle du 7 octobre 2018. « Sachant que la démocratie n’entraîne pas nécessairement l’unanimité, nous restons des partisans convaincus du dialogue », martelait le candidat Paul Biya, dans sa profession de foi, le 24 septembre 2011. Le président Paul Biya n’a jamais cessé de réaffirmer son attachement au dialogue et à la concertation dans la recherche des solutions aux problèmes auxquels notre pays est confronté. « Pour notre part, nous ferons tout pour trouver un consensus sur ces questions qui concernent l’intérêt national », rappelait-il dans sa profession de foi pour la présidentielle d’octobre 2011.