L’urgence et l’importance sont particulièrement signalées pour l’exécution des directives de Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat). Il y tient d’ailleurs « la main ferme ». Dans un message aux gouverneurs des régions du Centre, du Littoral et de l’Ouest, le Minat signale que « des informations concordantes font état de ce que les responsables du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) projettent des manifestations illégales à partir du 22 septembre 2020 ». En effet les réseaux sociaux sont inondés d’affiches annonçant « la révolution des abeilles » par des « élites spéciales ones » qui visent « la chute du régime Biya ». Les initiateurs de ces manifestations informent que la fermeture, des commerces, marchés, boutiques et tous les espaces publics, est obligatoire. Le 7 septembre, après la convocation des collèges électoraux, le Minat avait pourtant fait d’utiles rappels des dispositions légales concernant les manifestations publiques. Face à la presse, il a évoqué l’article 6 de la loi nº90/55 du 19 décembre 1990 portant régime des réunions et des manifestations publiques qui stipule que « sont soumis à l’obligation de déclaration préalable, tous les cortèges, défilés, marches et rassemblement de personnes et, d’une manière générale, toutes les manifestations de la voie publique ». L’article 8 de ladite loi annonce que « le sous-préfet qui reçoit la déclaration en délivre immédiatement récépissé ».
Curieusement, les « élites spéciales ones » précisent que leurs « manifestations seront pacifiques » mais ils sont « préparés à répondre à tout acte de violence ». Une précision qui dévoile incontestablement un agenda caché car en République, l’exercice de la force est une exclusivité de la loi. A cet égard, le Minat demande aux gouverneurs de « vouloir bien mettre en place un système de surveillance de tous les militants et sympathisants du MRC ». Rappelant que les mesures barrières édictées par le gouvernement de la République pour stopper la propagation du COVID-19 sont toujours en vigueur, Paul Atanga Nji instruit de procéder « sans faiblesse à des interpellations et gardes à vue administratives » des personnes qui s’entêteront à participer à ces manifestations illégales.
Les interpellations et gardes à vue visent à la fois « toutes les personnes qui se retrouveront sur la voie publique », et les « personnes qui ont lancé les mots d’ordre de manifestations par écrit, sur les plateaux et antennes TV et radios, et sur les réseaux sociaux ». En guise de conclusion de son message, Paul Atanga Nji rappelle que le maintien de l’ordre public est de rigueur avant, pendant et après les élections régionales prévues le 6 décembre 2020. A bon entendeur….