Le ministre de la Défense Joseph Beti Assomo s’est entretenu le 2 juillet 2019, avec une délégation du Congrès américain. Cette délégation avait à sa tête la démocrate Karen Bass.
Ce qu’il faut retenir de l’entretien qui a eu lieu entre le ministre de la Défense et la délégation du Congrès américain, est que, les Etats-Unis restent solidaires du Cameroun dans la résolution des crises qui menacent la paix et la cohésion sociale. Cette délégation qui s’est rendue au ministère de la Défense voulait s’enquérir de la réelle situation des régions en crise du Cameroun. C’est donc tout naturellement que Joseph Beti Assomo, a fait le point de la situation qui prévaut. Il a dressé le tableau des exactions de la secte Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, et des troubles dans les régions du Nord-Ouest et Sud-ouest.
Les trois régions sont confrontées ces dernières années d’une part à des attaques armées de Boko Haram pour l’Extrême-Nord et à un mouvement sécessionniste dans le Nord-ouest et le Sud-ouest d’autre part. Comme toutes les armées du monde, les forces de défense camerounaises défendent l’intégrité du territoire. Dans le cadre de leur mission, elles sont régulièrement accusées d’exactions notamment sur les civils. Sur initiative de Karen Bass, la chambre des représentants au moyen de la résolution H.RES. 358, a évoqué la crise socio politique qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis fin octobre 2016.
Le ministre de la défense s’est dit « peiné » par cette résolution qui condamne le Cameroun, accuse les forces de défense camerounaises au même titre que les sécessionnistes. « Nous avons été préoccupés et peinés par cette condamnation par défaut dont notre pays a fait l’objet dans cette résolution, où nos forces défense et de sécurité sont accusées au même pied d’égalité que les sécessionnistes », a déclaré le Mindef devant les parlementaires américains.
Selon Joseph Beti Assomo, le principe du contradictoire n’a pas été respecté.
« La position du gouvernement camerounais n’a pas été prise en compte. De même je le dis solennellement, il n’y a pas une politique de marginalisation des populations d’extraction anglophone au Cameroun. Les populations camerounaises quelles que soient leur origine sont libres de s’installer partout où elles veulent », va-t-il poursuivre. Pour Yaoundé, les véritables criminels dans la crise anglophone sont les sécessionnistes qui kidnappent, exigent des rançons, empêchent aux enfants d’aller à l’école, brûlent et incendient les villages, les hôpitaux et des malades.
Pour ce qui est des exactions, Beti Assomo a parlé des prises d’otages et demandes de rançons, en faisant un distinguo des «informations biaisées véhiculées par les sécessionnistes et les apôtres de la division». Le ministre a indiqué que ce sont là, des situations qui mettent en mal le bien-être des populations et le développement de l’économie nationale. A la sortie de cet échange, Karen Bass a confié à la presse que son pays continuera à apporter son soutien au Cameroun, pour la résolution des conflits et l’assistance humanitaire. Sa recommandation a été portée sur la mise en place du dialogue pour que la paix revienne.