C’est la quintessence de l’audience que le président de la République du Cameroun a accordée à l’ambassadeur de France, Christophe Guilhou, dans l’après-midi du 16 avril 2020 au palais de l’Unité de Yaoundé.
Alerte et très détendu, le président Paul Biya a invité son hôte à observer les mesures barrières en vigueur au Cameroun depuis le 18 mars dans le cadre du plan de riposte contre le COVID-19. L’ambassadeur de France, Christophe Guilhou est apparu en masque, comme tous les proches collaborateurs du président de la République, et le commandant en chef de la guerre contre le nouveau coronavirus au Cameroun ne lui a pas serré la main à son arrivée.
Au menu des échanges qui ont duré plus une heure et trente minutes, le président de la République et le diplomate français ont échangé sur les questions d’actualité. La pandémie de COVID-19 dans tous ses aspects, notamment sanitaire, social et économique, et la situation sécuritaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Le COVID-19 ne connaissant pas de frontières, la gestion de cette crise appelle une réponse internationale forte, guidée par un impératif de solidarité et de responsabilité partagée. Le chef de l’Etat et l’ambassadeur Christophe Guilhou ont évoqué, d’une part, les efforts fournis par le Cameroun pour la France et le retour d’ascenseur de la part de Paris en faveur de son ami de Yaoundé, pour la facilitation des opérations de rapatriement de leurs citoyens respectifs dans un contexte marqué par la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes.
Christophe Guilhou a promis que les efforts de la France vont se poursuivre, tant, Paris entend étendre sa sollicitude aussi bien dans les domaines de la recherche, qu’en matière de matériel médical.
Le président de la République et le diplomate français ont aussi abordé les questions économiques. De bonnes nouvelles ont été annoncées, notamment le moratoire à la dette du Cameroun à hauteur de 230 milliards de F, dont 60 milliards de F pour la France. Devant les efforts déployés par la France en direction du Cameroun et même de l’Afrique, le président Paul Biya a dit toute sa gratitude. Pour le chef de l’Etat, le contexte actuel appelle à un effort international et multinational devant un défi mondial à l’instar de la lutte contre le COVID-19.
Les deux hommes n’ont pas épargné la situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En vue, le retour à la paix est souhaité par la France et les institutions internationales. Le président Paul Biya y veille particulièrement.
A menace globale, réponse globale
La propagation rapide de l’épidémie de COVID-19 a soumis les systèmes de santé publique à des contraintes extrêmes et provoqué des dommages économiques, sociaux et humanitaires sans précédent dans le monde entier. Le 13 avril dernier le président Emmanuel Macron a invité l’Europe à taire les égoïsmes pour aider les pays voisins « d’Afrique à lutter contre le virus plus efficacement, à l’aider aussi sur le plan économique en annulant massivement leur dette ». Reconnaissant qu’une victoire solitaire contre le COVID-19 était illusoire, il a invité ses pairs européens à « bâtir dès aujourd’hui des solidarités et des coopérations nouvelles ».
Reconnaissant que « l’Afrique dispose des chercheurs et des scientifiques parmi les plus réputés au monde dans la lutte contre les pandémies. Les solutions élaborées en Afrique vont aider le monde entier à vaincre le COVID-19 », le président français, Emmanuel Macron a annoncé sur sa page digitale officielle, Twitter, avoir assisté à des échanges très riches avec les acteurs internationaux de la réponse au COVID-19. « Nous devons construire ensemble, autour de l’OMS, une initiative forte sur les diagnostics, les traitements et les vaccins accessibles à tous. Coordination. Accélération. Justice. Pour sauver des vies », a conclu Emmanuel Macron.
A travers l’audience accordée à l’ambassadeur de France au Cameroun, le président de la République qui « ne commente pas les commentaires », a magistralement mis un terme au zézaiement d’une élite d’un « petit parti politique ».
Pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant?
La question posée le jour de la Pâques aux femmes qui, selon les textes saints, se rendirent au sépulcre portant des aromates pour le corps de Jésus, s’adresse aujourd’hui à Maurice Kamto et ses lieutenants. Au lendemain de la fête Pâques, le président Paul Biya aurait-il ressuscité avec le Christ ? La réponse à cette question étant positive, la nature l’ayant démontré après les fourberies de Maurice Kamto et de la tristement célèbre brigade anti-sardinards, le président Paul Biya aurait donc une dimension exceptionnelle doublée d’une mission spéciale. Sans doute celle de conduire le Cameroun à son émergence économique.
Mettant un terme à la politique fiction, powered by Maurice Kamto, qui a tenu en haleine les réseaux sociaux et autres médias pendant plus de trois semaines, le président Paul Biya est apparu rayonnant de santé, sans masque de protection. Chaque citoyen a donc pu se construire une opinion sur la vitalité du chef de l’Etat. Le président Paul Biya tient ferme les commandes du navire Cameroun dans la lutte contre le COVID-19. Son ambitieux plan de riposte a déjà permis de préserver plus d’une centaine de vie parmi ses compatriotes testés positifs au COVID-19. On ne peut pas, être mort, démissionner ou définitivement empêché et exercer pleinement ses responsabilités constitutionnelles.
Réaction de Christophe Guilhou, Ambassadeur de France au Cameroun
Sur l’état de forme du président Paul Biya…
J’ai retrouvé le président Paul Biya qui m’avait reçu en audience il y a un peu plus d’un mois, toujours alerte et très détendu.
Sur le volet social de la crise du COVID-19…
Nous avons eu une très longue discussion. Tout d’abord, j’ai tenu à exprimer les remerciements de la France pour tous les efforts, toute la facilitation des autorités camerounaises qui ont permis le retour des Français qui ont été bloqués par la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes. Je lui ai également exprimé et rappelé tous les efforts de la France en faveur du Cameroun qui traverse, comme beaucoup d’autres pays, une épreuve dure avec l’épidémie de COVID-19. Des efforts récemment mentionnés par le président Emmanuel Macron.
Sur le volet sanitaire de la crise du COVID-19…
J’ai rappelé, au président Paul Biya, tous les efforts de la France pour la fourniture de matériel médical, la prise en charge des malades, l’achat des réactifs. Je lui ai aussi réaffirmé la centralité de la recherche française puisqu’ici nous avons un institut Pasteur, très actif sur le dépistage, la mise en place des tests ; et en France, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), qui sont des institutions de recherche dans lesquelles travaillent des scientifiques camerounais. J’ai affirmé qu’ils étaient au service du Cameroun pour lutter contre la pandémie. Je lui ai aussi dit que nous ferions tous nos efforts pour tous les problèmes d’alimentation, puisqu’il va y avoir des répercussions sur l’économie et sur l’éducation.
Sur le volet économique de la crise du COVID-19…
D’un point de vue budgétaire et financier, le moratoire sur le remboursement de la dette pour le Cameroun, qui a été obtenu au cours du G20 où le président Emmanuel Macron a été un élément moteur de la décision, se traduira par un allègement de 230 milliards de F pour l’économie dont 60 milliards de F pour la France. C’est donc un énorme effort. Et la France est un élément moteur de cet allègement.