Conformément au code électoral, ELECAM par la voix du président du conseil électoral Enow Egbe a publié les listes retenues pour la double échéance locale du 9 Février 2020, ce après un long suspense.
C’est au total 53 partis politiques qui sont en lice pour nos 360 mairies et 180 postes de députation. Un exercice qui a été repoussé à plusieurs reprises selon les textes de loi en vigueur et les contingences intérieures liées notamment à la crise dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest. Prévu à 14h, dans les locaux d’Elections Cameroon, c’est finalement en début de soirée vers 20h30 que les premiers jets de listes sont lus. Tout d’abord les législatives avec 450 listes retenues pour 470 déposées par les formations politiques engagées.
Parmi les partis politiques, on retrouve de petites formations qui souhaitent grappiller du terrain : FPD, FUC, UPC, PDC, UFP, SDF, PURS, PRP, MDP, RDPF, UNDP, CRAC, PNDC, ANDP, MPPC, UMS, Univers, RDPC, MPCC, UCDI, ADD, UFDC, RCPU, MDPC, BRIC, FSNC, MP, MANIDEM, PCRN, JOUVENCE, PEA48, PAL, FFR, RDI, UDP, OPDC, RNDD, MPCN, URDS, PEUPLE, AFP, NMP, OFFRE ORANGE, RNDO, OPDC, MEC, CDP, ALLIANCE REPUBLICAINE, MDR, UDT, MERCI, PADY CAMVALINS, UDT
Mais déjà, des voix s’élèvent…
Le président du PCRN a réagi à la publication lundi soir, des listes retenues pour les élections du 9 février 2019. En cause, la disqualification de ses listes à Wouri Est, pour défaut de cautions. Ce qui pourrait plomber certains de leurs candidats à l’image de Nourane Fotsing engagée à Douala 3ème. Plusieurs listes du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) ont été rejetées dans plusieurs circonscriptions, notamment pour constitution incomplète de dossiers.
Interrogé à ce sujet, Cabral Libii, le président dudit parti a annoncé l’introduction de plusieurs recours comme le prévoit la loi. «Nous avons pris acte des rejets qui ont été prononcés pour certains de nos dossiers qui avaient été déposés malgré les entraves, blocages et tracasseries auxquels nous avons dû faire face sur le terrain. Nous allons saisir le Conseil Constitutionnel, notamment pour le cas du Wouri-Est où notre liste a été rejetée pour absence de cautionnement alors que nous avons la preuve du cautionnement payé et dont une copie a été déposée auprès d’ELECAM», indique l’opposant à nos confrères de la CRTV.
«Pour les listes des municipales, nous allons nous enquérir des motifs exactes parce qu’ils n’ont pas été communiqués au moment de la lecture. Nous allons ensuite saisir le juge administratif», ajoute Cabral Libii. Le leader du PCRN continue par ailleurs de revendiquer un délai supplémentaire pour permettre aux partis de compléter les dossiers de certains de leurs candidats.
Satisfaiscit total pour le parti leader, le RDPC
Si le parti présidentiel est seul en lice dans plusieurs localités, il n’en demeure pas moins vrai que ses listes ont été rejetées dans certaines circonscriptions, notamment dans la région de l’Extrême-Nord. Réagissant à cette situation, Grégoire Owona, le Secrétaire général du RDPC se félicite du travail abattu.
«Nous sommes satisfaits par le travail qui a été fait par les candidats et puis par les structures que le président national a dépêchées sur le terrain. Ce travail a porté ses fruits par le fait que presque la totalité de nos listes ont été acceptées», a déclaré la 3ème personnalité du parti présidentiel. Le ministre du Travail a aussi fait savoir que son parti allait immédiatement introduire des recours concernant ses listes disqualifiées. «Nous allons engager dès demain, les recours nécessaires. Nous avons déjà convoqué notre pool d’avocats à cet effet», a-t-il annoncé.
Le parti majoritaire RDPC se trouve seul en compétition dans plusieurs localités, notamment dans les régions anglophones. Grégoire Owona n’y voit pourtant pas d’inconvénient. «Le Président Biya a tout fait pour ouvrir le jeu électoral au Cameroun; donc il ne reviendra pas au RDPC de se plaindre qu’il est tout seul quelque part. Le jeu électoral est ouvert, très libre, et nous on sera heureux d’aller en compétition».
L’UPC, le grand absent, mort politique ?
Sujette à une guerre intestine et fractionnée, le parti historique se retrouve hors-jeu pour ces échéances, notamment les législatives. Un coup de massue pour l’Honorable Bapooh Lipot, et le Dr Baleguel Nkot, Sécrétaire général de l’UPC qui conduisait les candidatures du parti. L’UPC qui selon la loi dispose de cinq jours pour faire appel, pourrait bien se retrouver sans représentants à l’Assemblée nationale en 2020 et donc une mort politique certaine, meme si elle pourrait grappiller quelques personnalités au sein des mairies telles Eséka.