Le Cameroun comme tout Etat au monde, fait partie du concert des nations en tant qu’Etat libre et démocratique. Vu donc sous l’angle de la mondialisation, le Cameroun ne peut vivre en autarcie (replier vers lui-même). Il entretient des relations de coopération (économique, diplomatique…) avec d’autres Etats comme la France, considérée comme le partenaire historique du Cameroun. C’est dans ce volet diplomatique, que le patron de la diplomatie française S.E Emmanuel Macron a, dans Jeune Afrique en date du 20/11/2020, déclaré qu’il appelle son homologue camerounais le président Paul Biya à ramener la sécurité, la paix au Cameroun. Ceci en intégrant tous les camerounais pour qu’ensemble les solutions durables soient trouvées. Il s’agit ici d’un avis, d’une idée ou contribution du président français dans la résolution de certaines crises que notre pays traverse. Il n’est donc pas question d’une injonction, d’un ordre que le partenaire français donne au Cameroun toutefois, je remarque avec stupéfaction et c’est regrettable, sur la toile et autres supports médiatiques que, certains considèrent le simple avis du président français comme des ordres du « colon » à sa « colonie » qu’est le Cameroun. Je m’inscris donc en faux contre ce genre d’interprétation. Ceux-là font fausse route.
Le Cameroun, pays indépendant depuis 1960, entretient des relations diplomatiques sincères avec la France. Le président Paul Biya rappelait déjà que « le Cameroun n’est la chasse gardée de personne ». Ceci traduit l’indépendance et la souveraineté du Cameroun à diversifier ses partenaires tout en gardant la place prépondérante à ceux historiques comme la France.
En outre nous avons souvenance que ce que sollicite le président Macron est demandé depuis par les camerounais eux-mêmes. Il n’y a rien de nouveau sur le soleil. Les camerounais ont demandé le dialogue inclusif pour résoudre ces différentes crises. D’où le chef de l’Etat a convoqué le grand dialogue national en 2019, où plusieurs résolutions ont été prises. Certaines à ce jour sont implémentées. Il est vrai que le peuple camerounais demande encore un autre sursaut d’orgueil au chef de l’Etat. Et en bon père de famille, il posera sûrement d’autres actes dans l’avenir.
Que ceux donc qui voient l’ordre du colon, de l’impérialiste dans les propos du président Macron sachent que nous sommes en diplomatie. Le discours ou les propos ici ne sont pas à prendre au premier degré. On ne dit pas toujours ce qui doit l’être. Ni toujours ce que l’on pense. On ne pense pas toujours ce que l’on dit. D’où je dirai que les propos en diplomatie sont parfois « divers et ondoyants ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’homme de la rue tance les promesses de « langage diplomatique » pour dire de la non assurance si oui ou non la promesse sera tenue.
Pour la petite histoire, quand le fameux activiste Calibro- Calibro interpellait le président Macron pour la libération supposée des « prisonniers politiques » au Cameroun, ce dernier lui avait promis que ce sera fait lorsqu’il appellera la semaine qui suivait, le président Paul Biya. A ce jour où en est- on avec ce fameux dénouement ? Rien n’a été fait jusqu’ici. Cet exemple vient confirmer que la compréhension des propos en diplomatie échappe au commun des mortels. Parfois ce qui se dit en public n’est pas ce qui se fait ou va se faire. Ce qui se dit en public n’est pas ce qui se dit pendant les échanges téléphoniques entre chefs d’États. Il est donc prématuré de se jeter vers des explications hâtives, tous azimuts des déclarations du Président Macron envers son homologue le président Paul Biya, pour les diaboliser.
Le Cameroun et la France gardent toujours de bonnes relations d’amitié. Un ami donne un avis, une idée, un conseil….et non un ordre, une injonction. C’est d’ailleurs pourquoi ces relations sont considérées d’historique parce qu’elles ont toujours été ainsi : les relations 50/50.
Sismondi Bidjocka vient de faire un post où il se mêle lui-même les pédales. Il déclare lui-même que « le Cameroun a combattu la secte islamiste Boko Haram tout seul et s’en est sorti, et qu’en ce moment nous sommes dans les opérations de pacification ». Comment pense-t-il donc encore que c’est le président français qui doit rappeler cela au Cameroun? D’où nous revenons au fait que les propos en diplomatie ne sont pas à prendre au premier degré. Ils échappent au commun des mortels. Tout ce qui est fait depuis que notre pays connaît les crises actuelles, c’est par la sagesse du président Paul Biya. En outre, un chef de l’Etat français n’a jamais traité un chef de l’Etat camerounais de dictateur. Est-ce qu’on entretient des relations historiques (sur le plan économique, judiciaire, diplomatique….) avec un Etat dictatorial ? Nous savons tous que la santé des relations entre le Cameroun et la France est excellente. Est- ce que depuis la déclaration de 2019 du Président Emmanuel Macron, les rapports entre le Cameroun et la France ont reçu un coup? Que non. Cela a été conforté par l’ambassadeur français, S.E Christophe Guilhou (le représentant du président Macron au Cameroun) au sortir de la dernière audience à lui accordée par le président Paul Biya au perron d’Etoudi, palais de l’Unité. C’était le cas lors de son passage à l’émission actualité hebdo CRTV-TELE à la même période. Dimanche dernier, l’ambassadeur français remettait des prix à l’arrivée finale de la 20e édition du grand prix de « cyclisme Chantal Biya » sous le regard attentionné de la première dame camerounaise, preuve de la symbiose parfaite entre les deux pays.
Pour ce qui est de la France-Afrique. L’auteur du post doit retenir qu’il ne s’agit là que d’une plateforme de rencontre et d’échanges économiques entre le Cameroun et la France au même titre que les autres états africains. D’ailleurs la Chine a copié ce modèle d’échanges de la France pour créer aussi une plateforme Chine-Afrique. Et sans risque de me tromper, je peux affirmer que c’est de ces résultats tirés de cette plateforme française avec les pays africains, que la Chine a aussi agi. Peut-on copier in fine un mauvais modèle ? La Chine qui est aussi à la recherche de nouveaux partenaires peut-elle coopérer à grande vitesse avec le Cameroun un pays de dictateur ? La Chine a-t-elle aussi colonisé le Cameroun ? Le pseudo édito de Sismondi n’est qu’un ramassis de mensonges d’ailleurs, il ne représente rien pour parler au nom du Cameroun. Ce sont les propos qui n’engagent que son auteur.
La vie privée est sacrée
« Petit Emmanuel ». J’ai été sidérée d’entendre cela de la bouche d’un lanceur d’alerte qui faisait allusion au président Macron. Oui, président Macron ! Excusez du peu. Monsieur, le « gamin » dont vous parlez est un chef d’Etat comme le nôtre, il a plus de quarante ans. Manquer du respect à un ami du président Biya c’est manquer du respect à Monsieur Biya lui-même. M. Macron est arrivé à la tête d’une puissance mondiale. Il n’est pas n’importe qui. Reprochez-lui sa politique si cela vous chante, c’est votre droit. Mais respectez son parcours, son statut. Que vous importe qui il a épousé? De quoi je me mêle ? Il n’est pas pédophile ! Quel mal a-t-il fait en épousant une adulte qu’il aime jouissant de toutes ses facultés, fût-elle son aînée ? C’est quoi votre problème ? Où est la tolérance ? C’est facile de donner des leçons. J’espère que vous êtes la vertu incarnée pour vous permettre de critiquer sans raison un acte d’amour. Connaissez-vous ce qu’est l’amour ? Il est aveugle et ne se critique pas quand il concerne deux adultes consentants, de sexes différents et de familles différentes. Un point, un trait. Le reste est relatif. Vous faites preuve d’une étroitesse d’esprit inquiétante mon frère. Je vous ai souvent apprécié mais cette fois ci je dis non. Vous êtes allé très loin cher compatriote.
Foutez-donc la paix au président Macron ! Pourquoi deux poids, deux mesures avec Monsieur Trump ? Vous n’êtes pas juste. Qu’attendez-vous de Macron? Qu’il encourage la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ? Qu’il demande l’extermination des séparatistes ? Raisonnablement, non, ce n’est pas possible. Il ne peut qu’encourager le président Biya à la patience, au dialogue. Si quelqu’un souhaite l’inverse, cette personne n’aime pas le Cameroun. On n’encourage pas des frères à se battre, on les sépare et cherche à les réconcilier. Notre journaliste donne des coups en dessous de la ceinture, ce qui est révoltant.
Pour terminer
Et puis qu’en sait-il ? En politique, en diplomatie, non ne signifie pas jamais. Il existe des revirements spectaculaires, et il faut savoir lire entre les lignes. Personne ne peut jurer que le président Macron est contre qui que ce soit au Cameroun. Rien ne permet de le penser objectivement. Wait and see.
Nos concitoyens doivent rester calmes et lucides, ne pas céder à la tentation des déductions faciles et vite élaborées. Si le Président Macron échange avec un activiste, pourquoi paniquer ? Avec le temps, j’ai moi-même pris du recul par rapport à cela, et compris que cet acte n’était nullement une caution aux détracteurs du président camerounais. Il faut prendre les paroles et les actes de Monsieur Macron au premier degré, sans chercher à les adapter à sa propre sensibilité. Je ne vois pas de nuage entre le Cameroun et la France, encore moins entre leurs leaders. Tout est mis en œuvre pour que les intérêts soient sauvegardés de part et d’autre. La non reconduction de certains accords coloniaux marquait une avancée importante et privilégiée pour le Cameroun, et mettait à mal la thèse de la condescendance qu’on est tenté de voir partout. Les liens séculaires entre la France et le Cameroun peuvent et doivent évoluer certes, mais ne s’éteindront jamais. Il n’y a donc pas lieu de voir le feu là dans une caserne de pompiers.