Créée récemment par le président de la République, elle se revendique la mission de revaloriser le bilinguisme et l’unité des camerounais.
La mission d’écoute des populations de la région du Sud-Ouest a parcouru la ville de Buéa du 24 au 26 avril 2018. Elle a prêté une attention particulière aux attentes des populations vis vis-à-vis de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme.
Sur place, des parlementaires, des universitaires, des autorités religieuses et traditionnelles, des conducteurs de moto-taxis , des vendeuses de vivres , des journalistes, des jeunes , des membres de la société civile , des opérateurs économiques ont clairement exprimé leurs préoccupations concernant l’organisation.
Ils ont dénoncé le fait que le bilinguisme se pratique mal dans notre pays, la prévalence de la langue française, l’insuffisance des infrastructures de développement, la corruption, la centralisation du pouvoir économique et politique qui ne favorise pas la création des emplois pour la région du Sud-Ouest et rend la prise de décision difficile.
Les participants à la mission d’écoute de Buéa ont également soulevé le problème sécuritaire qui oblige plusieurs à se réfugier dans la forêt; ainsi que la non prise en compte des programmes du sous-système anglophone dans les concours.
Le président de la commission, Peter Mafany Musonge a salué l’engouement des uns et des autres : « Nous assurons le public que nous prendrons note de tout ce qui sera dit. Et nous le transmettrons à qui de droit. » Intervenant à la suite de l’année de l’implémentation marquée notamment par la nomination, la mise à disposition des locaux et le déblocage d’un budget de 700 millions de francs, la mission d’écoute des populations est conforme au rôle assigné à cette commission par le président de la République, Paul Biya.
Dans son message de fin d’année 2016 et du nouvel an 2017, le chef de l’Etat observait : « Nous sommes disposés, à la suite et dans l’esprit des artisans de la Réunification, à créer une structure nationale dont la mission sera de nous proposer des solutions pour maintenir la paix, consolider l’unité nationale de notre pays et renforcer notre pratique quotidienne du vivre ensemble. Et cela, dans le strict respect de notre Constitution et de nos Institutions. » Moins d’un mois après son discours, le président matérialisait sa volonté en créant la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme.
Après Buea, la « Commission Musonge » met le cap sur Bamenda dans la région du Nord-Ouest ainsi que dans les autres régions du pays, pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme dans le but de maintenir la paix , de consolider l’unité nationale et de renforcer la volonté et la pratique quotidienne du vivre-ensemble des populations .