Le procès du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun et de 88 autres personnes ouvert vendredi 6 septembre 2019 à Yaoundé a été renvoyé par les autorités judiciaires afin de mieux dire le droit.
L’audience de vendredi dernier au Tribunal militaire de Yaoundé a duré 1h 43 minutes, ponctuée d’une suspension d’une trentaine de minutes. A la reprise, le colonel magistrat Abega Mbezoa épse Eko Eko, présidente dudit tribunal, après concertation avec les autres magistrats, a prononcé le renvoi pour le 8 octobre prochain. Il était 13h 45. Elle accédait à la demande formulée par les avocats de la défense, Me Emmanuel Simh et Felix Agbor Balla. Ces derniers, après le malaise dont a été victime l’un des accusés, Christian Penda Ekoka, objet de la suspension sus-évoquée, ont sollicité le renvoi de l’affaire. Le rendez-vous du 8 octobre prochain, a précisé le tribunal, sera celui de la comparution des 89 accusés et la notification à tous du procès-verbal du dernier interrogatoire, entre autres.
A l’ouverture de l’audience, le commissaire du gouvernement, le lieutenant-colonel Thaddée Eric Constant Engono, a pris la parole pour demander au juge, dans les préliminaires, de rappeler les règles régissant la police des audiences. Ce, à la lumière du Code de procédure pénale. Quelques minutes plus tard, l’affaire s’est poursuivie par l’appel des noms des 89 accusés et le rappel des infractions commises.
Ainsi, on retient que ces personnes interpellées sont accusées d’insurrection, d’hostilité contre la patrie, de rébellion, de réunion et manifestation, d’attroupement à caractère politique, de dégradation des biens publics ou classés, d’outrage au président de la République, de complicité d’outrage au président de la République, de complicité de dégradation des biens publics, de complicité de destruction de biens publics ou privés, de tentative d’immigration clandestine.
En outre, ces motifs ont été retenus contre elles à la suite des manifestations non-autorisées organisées en janvier dernier dans les villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam. Il y a également le saccage des ambassades du Cameroun à Paris et à Berlin, dans la mouvance de ces manifestations partisanes. Maurice Kamto, et tous les interpellés en janvier dernier étaient présents au tribunal. Arrivés autour de 11h20 dans le car navette de la prison principale de Yaoundé, ils ont été accueillis par des militants surexcités. D’autres accusés arrivés plus tôt sont partis de la prison centrale de Kondengui et des prisons principales de Mfou et Mbalmayo. L’on a également aperçu de nombreux avocats dont le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, Me Charles Tchakoute Batie, ainsi que des leaders de la société civile et représentants de quelques missions diplomatiques.