« Contribuer à l’avènement d’un ordre disciplinaire nouveau au sein du parti, en éveillant la conscience de chaque militant comparaissant devant votre instance sur le bien-fondé de la discipline », était la principale recommandation faite à Peter Mafany Musonge et à tous les autres membres de la commission de discipline ad hoc du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), lors de leur installation, par Jean Nkueté, le 20 août à Yaoundé. Dirigée par Peter Mafany Musonge, la commission composée de quatre vice-présidents, cinq membres et six rapporteurs, est investie d’une double mission : pédagogique et corrective. Au plan pédagogique, la commission réactivée par le président national Paul Biya, doit sensibiliser les militants sur les canons disciplinaires du parti. Le volet correctif doit connaître des cas d’indiscipline relevés lors du double scrutin législatif et municipal de février dernier. Il est question pour Peter Mafany Musonge et ses camarades d’identifier ceux qui se sont démarqués négativement pendant les installations des exécutifs municipaux et de les sanctionner, conformément au règlement intérieur du parti.
C’est donc pour « pour consolider la cohérence de la dynamique du RDPC », que la commission de discipline ad hoc du comité central du RDPC a commencé les auditions lundi dernier. Suivant le chronogramme établi par le secrétaire général du RDPC, ce sont les militants des départements de la Haute-Sanaga, de la Lékié, du Mbam-et-Inoubou, et du Nyong-et-Mfoumou qui sont passés les premiers à la barre. Au sortir des auditions, les militants sont avares sur les mobiles de leur convocation. Normal. « Il s’agit des affaires internes du parti, des secrets qui ne peuvent être portés sur l’espace public », résument-ils. Très attendu, Saint Eloi Bidoung, de la commune de Yaoundé VI dans le Mfoundi, confiera qu’il lui est reproché « d’une part, d’avoir postulé au poste de maire de la ville de Yaoundé, alors même que le parti avait investi le candidat. D’autre part, de violence envers le parti et les cadres, surtout dans les médias ». Des situations comme celle-ci auraient pu être évitées si les uns et les autres avaient suivi les prescriptions du président national, rendues publiques le 15 novembre 2019.
Pour la sélection des candidats aux élections législatives et municipales, le président Paul Biya a prescrit le respect des considérations liées à la sauvegarde du vivre-ensemble : la recherche du consensus, l’équité, le partage, l’ouverture, le respect de la diversité, la promotion de nouvelles figures, le genre et les minorités. Cette orientation visait un double objectif : permettre au président national, chef de l’Etat, de continuer à gouverner sereinement, et consolider la position leader du RDPC. Pour y parvenir, Paul Biya encourageait alors l’émergence de bon candidats. Des militants, femmes, jeunes et hommes engagés, disciplinés, convaincus et convaincants, combatifs, jouissant d’une réelle influence et susceptibles de mobiliser les ressources nécessaires au triomphe du RDPC.