Pour les élections législatives et municipales du 9 février 2020, le président national a dévoilé le fil conducteur à travers deux circulaires signées le 15 novembre 2019.
La première circulaire, au regard des ambitions que le Cameroun nourrit dans les domaines de la consolidation de la paix, du raffermissement de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, de la modernisation des institutions et de l’amélioration des conditions de vie des populations, appelle à une Assemblée nationale dotée d’hommes et de femmes à la hauteur des enjeux et défis historiques que le pays entend relever pendant le septennat des « Grandes opportunités ». La seconde reconnaît que les prochaines élections municipales marqueront une étape décisive dans la mise en œuvre de la décentralisation. Les nouveaux conseillers municipaux auront la responsabilité d’imprimer une dynamique nouvelle en matière de développement local, de construction du vivre-ensemble harmonieux, de consolidation de la paix durable et de l’unité nationale.
Pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), les opérations d’investiture des candidats seront conduites dans le respect des considérations liées à la sauvegarde du vivre-ensemble : la recherche du consensus, l’équité, le partage, l’ouverture, le respect de la diversité, la promotion de nouvelles figures, le genre et les minorités. Cette prescription vise un double objectif : permettre au président national, chef de l’État, de continuer à gouverner sereinement, et consolider la position leader du RDPC. Pour y parvenir, Paul Biya souhaite l’émergence de bon candidats. Des militants, femmes, jeunes et hommes engagés, disciplinés, convaincus et convaincants, combatifs, jouissant d’une réelle influence et susceptibles de mobiliser les ressources nécessaires au triomphe du RDPC. Pour atteindre l’efficacité recherchée les opérations d’investiture des candidats, sous la supervision de la commission centrale présidée par le Secrétaire général du Comité central, seront confiées à des commissions spécialisées orientées à la boussole de la rigueur, l’efficience, l’objectivité et la recherche du consensus.
Les commissions spécialisées
Les commissions de présélection et d’investiture, distinctes selon le scrutin sont chargées d’assurer l’opération principale et déterminante d’établissement des listes consensuelles avec le concours des militants à la base, dans un délai maximum de 48 heures à partir de la date officielle de démarrage des opérations pour accomplir leur mission. Sur le terrain, chaque commission de présélection procède à la validation de la répartition des sièges de conseillers municipaux ou de députés dans la circonscription en tenant compte des considérations liées à la sauvegarde du vivre-ensemble. En cas de listes multiples, les candidats seront renvoyés auprès de leurs unités et groupes d’appartenance pour y être départagés sous l’encadrement des responsables locaux du parti et les chefs de communautés. En cas de blocage, l’on procédera au vote candidat contre candidat. Chaque commission de présélection conclura ses travaux par la constitution d’une liste consensuelle soumise à la commission de contrôle et de supervision.
Les commissions de contrôle et de supervision vont encadrer les opérations de sélection. Elles devront vérifier la réalité du consensus et la conformité des pièces officielles versées dans les dossiers à travers les listes reçues, dans un délai maximum de 24 heures.
Le profil des candidats
Le président national Paul Biya souhaite aligner des personnalités fortes en lesquelles la base militante se reconnaît, capables de porter le parti vers la victoire. Pour cela ils doivent être des militants d’engagement, de fidélité et de loyauté. Des militants de conviction. Des militants soucieux de l’intérêt du parti et non de leur carrière politique personnelle.
Ils ne doivent pas être des candidats d’opportunisme. « Les camarades ayant fait l’objet de sanction par la commission de discipline ad hoc du 5 décembre 2013, à la suite du dernier scrutin législatif et municipal, sont inéligibles d’office. De la même manière, les militants magistrats sanctionnés pour faute de gestion et ceux faisant l’objet de poursuites pour corruption et détournement de deniers publics auprès des juridictions sont inéligibles », tranche Paul Biya. « Les comportements de corruption sous toutes leurs formes entraînent la disqualification des candidats », martèle t-il.
Paul Biya veut résolument promouvoir une nouvelle génération de porte-étendards au sein de sa formation politique. En bon pédagogue, il a procédé à une salutaire définition de quelques concepts majeurs afin que nul n’en ignore.
Lexique du président national
Dans l’esprit de Paul Biya, le partage se traduit par la non concentration des postes électifs, des responsabilités administratives au sein d’une même famille, d’un même groupe ethnique, d’un même village, d’un même arrondissement.
Il conçoit l’ouverture comme la prise en compte de la diversité sociologue, des minorités, du genre et des jeunes de moins de 35 ans.
La promotion de nouvelles figures passe par l’injection du sang neuf dans les listes du parti, chaque fois qu’il est possible, notamment dans le cas mettant en concurrence des camarades bénéficiant de la retraite parlementaire. Le partage, l’ouverture et la promotion de nouvelles figures, axes forts des circulaires du président national, ainsi définis permettront incontestablement au RDPC de répondre aux évolutions sociologiques de la nation, et de glaner de grandes victoires.