C’est Madeleine Liguemoh Ondoua, ambassadrice auprès de cette organisation mondiale spécialisée, qui représentait le Cameroun avec pour interlocuteur Fernando Arias, Directeur général de l’OIAC, nous rapporte nos confrères de Stopblablacam.
En effet, cette enveloppe représente la contribution de Yaoundé à la construction et le fonctionnement du Centre de chimie et de technologie de l’OIAC (Centre ChemTech). Une contribution appréciée par le DG de l’OIAC. « Je remercie sincèrement la République du Cameroun pour sa contribution volontaire. Le Centre ChemTech est un projet ambitieux à fort potentiel. « Il renforcera la capacité de l’OIAC à aider les États membres à s’attaquer à un programme qui restera ouvert à jamais : l’élimination totale des armes chimiques. Le Centre sera une plaque tournante pour le partage des connaissances et soutiendra les efforts mondiaux visant à garantir que la chimie ne soit utilisée qu’à des fins pacifiques », a déclaré Fernando Arias, d’après des propos rapportés par l’OIAC.
De son côté, la plénipotentiaire camerounaise a expliqué pourquoi le gouvernement soutient l’action l’OIAC : « le gouvernement du Cameroun croit au travail de l’OIAC et à l’effort mondial pour parvenir à un monde définitivement exempt d’armes chimiques. Le nouveau Centre de chimie et de Technologie jouera un rôle crucial dans le renforcement des capacités du Secrétariat technique et des États membres dans cet effort. Notre soutien financier au Fonds indique donc une volonté politique ferme d’accompagner l’organisation dans son mandat ».
De la convention sur l’interdiction des armes chimiques
Le Cameroun est membre de l’OIAC depuis 1997 et c’est le 18 février 2021 que Madeleine Liguemoh Ondoua y a été nommée ambassadrice par le président de la République Paul Biya.
La Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction (encore appelée Convention sur les armes chimiques en abrégé CAC) a été ouverte à la signature lors d’une cérémonie qui a eu lieu à Paris le 13 janvier 1993. Quatre ans plus tard, en avril 1997, la Convention entrait en vigueur. La Convention est unique en son genre, car il s’agit du premier traité multilatéral qui interdit toute une catégorie d’armes de destruction massive et prévoit la vérification internationale de la destruction de celles-ci. Il s’agit en outre du premier traité de désarmement négocié dans un cadre entièrement multilatéral, ce qui ouvre la voie à une plus grande transparence et à une égalité d’application à tous les États parties. La CAC a force obligatoire : les 193 États membres sont tenus de déclarer toute activité concernant la CAC et d’autoriser les inspections sur leur territoire. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), qui a son siège à La Haye, veille à son respect.
Des actions de l’OIAC
En plus de ces vérifications dans l’industrie chimique mondiale, l’OIAC assiste les États dans la destruction d’armes chimiques. Pour l’instant, 98 % des stocks d’armes chimiques déclarées ont été détruits. Toutefois, certains États membres de l’OIAC n’ont encore pas détruit tout leur stock. Par ailleurs, l’OIAC soutient la création de programmes nationaux de protection contre les armes chimiques et le développement de capacités permettant de réagir à l’emploi de ce type d’armes.
En outre, depuis 2018, elle dispose d’une équipe d’enquête et d’identification («Investigation and Identification Team», ou IIT) permanente. Elle est issue du mécanisme commun d’enquête («Joint Investigative Mechanism», ou JIM), créé en coopération avec l’ONU pour enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie et dont le mandat a expiré en 2017. À titre d’exemple, l’IIT enquête sur l’utilisation présumée d’une arme chimique en Syrie et recueille des informations contribuant à l’identification de la source de l’arme en question. Les résultats de cette enquête sont publiés dans des rapports. L’OIAC a également encouragé l’analyse des produits chimiques toxiques dans l’affaire d’empoisonnement survenue à Salisbury en 2018 et dans celle d’ Alexei Nawalny en 2020. En 2013, elle a été récompensée pour son engagement par un prix Nobel de la paix.