Pour justifier, le manque qui avait été révélé par l’audit, l’ancien candidat de l’élection présidentielle de 2018 a évoqué un problème technique en précisant qu’il n’y a jamais eu de disparition d’argent. «Concernant Survie Cameroun, il n’y a pas de disparition d’argent mais un disfonctionnement technique. Le problème apparaît au niveau du convertisseur de la plateforme. Ce convertisseur a fait un bug. Le bug dont a été victime SCSI a également affecté tous ceux qui ont utilisé ce convertisseur », a déclaré Maurice Kamto sur les antennes de notre confrère Abk radio. S’exprimant à son tour sur cette question, Christian Penda Ekoka fondateur du mouvement Agir/Act, président du comité de gestion de l’initiative Survie Cameroun par ailleurs allié de Maurice Kamto trouve qu’expliquer un trou observé par un audit par un bug, ne fait pas sérieux. «On me dit qu’il y a eu un bug, que les techniciens disent qu’il y a eu un bug. Mais moi en tant que gestionnaire de SCSI (Survie Cameroun Survival Initiative NDLR), je ne vais pas me contacter d’un bug devant les donateurs, avec déjà un manque de plus de 300 euros et leur dire qu’il y a eu un bug. Non c’est irresponsable, c’est léger», a déclaré l’allié de Maurice Kamto.
L’expertise menée par le cabinet « Acdb Consulting » sur les fonds collectés par la coalition du MRC en faveur des populations victimes de la pandémie du Covid-19, laisse encore planer des zones d’ombre, qui ont obligé Maurice Kamto à commander un nouvel audit des comptes.
L ’audit réalisé sur les fonds collectés par l’initiative Survie Cameroun n’a pas permis de faire toute la lumière sur la gestion qui en a été faite. La note de l’audit réalisé par le cabinet « Acdb Consulting » et publié il y’a quelques jours révèle que « la totalité des dons nets reçus dans le compte SCSI (806 300 euros, près de 530 millions de FCFA) a été affectée aux dépenses liées à l’objectif principal de l’initiative Survie Cameroun ; soit 85% consacrés directement à l’objectif, 10 % consacrés aux frais juridiques et aux frais de mobilisation et 5 % de solde ». Sans donner plus de détails, l’auditeur avoue être dans l’incapacité d’en dire plus, notamment sur l’explication à donner au gap observé entre le montant affiché sur les plateformes de collecte et celui qui a été viré dans le compte de Survie Cameroun.
Aussitôt publié, le rapport d’audit initié par Christian Penda Ekoka a fait l’objet de contestations internes. « Une synthèse de ce rapport (d’audit Ndlr) a été rendue publique via les réseaux sociaux. L’équipe technique, pourtant partie prenante, n’a curieusement pas été auditée et reste à cet instant toujours en attente dudit rapport », informaient quelques heures après la publication du rapport, les membres de l’équipe technique. Mais Christian Penda Ekoka avait déjà anticipé, annonçant un audit complémentaire, pour mettre à la disposition des donateurs « tous les documents relatifs à l’initiative SCSI, y compris le rapport intégral de l’auditeur indépendant, à travers un site internet dédié qui sera plus facile d’accès dans les toutes prochaines semaines ». Malheureusement les contestataires avaient déjà sauté sur l’occasion, rappelant au coordonnateur du projet que non seulement l’auditeur a été recruté en « catimini », mais qu’il n’a pas également fait son travail.
Dans un discours qu’il a prononcé le 04 février 2021, Maurice Kamto annonçait qu’il fera « un état des lieux de l’opération Scsi …afin d’apporter de manière définitive toute la lumière sur la situation ». Pour ce faire, il commande un second audit qui sera réalisé par un cabinet de renommée internationale Ernst and Young. « Dans cette perspective, j’ai décidé, pour commencer, de donner mandat au cabinet Ernst & Young, l’un des 4 plus grands cabinets d’audit et de conseil au monde, pour évaluer les systèmes d’information afin d’établir clairement les raisons de l’écart d’un montant d’environ 330.000 euros observé entre les chiffres affichés par les plateformes de collecte en ligne et le montant cumulé des sommes encaissées par les opérateurs Stripe et PayPal et reversées dans le compte bancaire de SCSI », écrivait alors Maurice Kamto.