Le sort de l’honorable Joshua Osih s’est joué samedi dernier, lors du National Executice Commette (NEC) du Social Democratic Front (SDF). Ce sort n’a pas été scellé. Le comité de haut niveau du SDF s’est prononcé en défaveur de 1’exdusion de l’honorable Joshua Osih, décidant de maintenir sa qualité de militant et de premier vice-président de la formation de Ni John Fru Ndi. Un véritable camouflet pour l’honorable Jean Michel Nintcheu qui était décidé d’en découdre avec son camarade et homologue Joshua Osih.
Après une session extraordinaire du bureau régional du SDF du Littoral, qui s’était prononcée en faveur de la mise à l’écart du premier vice-président du SDF, Jean Michel Nintcheu avait saisi la commission juridique de son parti. Il souhaitait que l’auto exclusion de Joshua Osih soit constatée par le parti. Malheureusement il a été débouté samedi dernier, alors que la coalition anti- Osih, formée autour de lui semblait déterminée à obtenir la tête de son rival politique.
Une réconciliation impossible entre les deux hommes ?
Le NEC a tranché en faveur de l’honorable Joshua Osih, mais il a peut-être enfoncé le doigt dans la plaie ouverte entre les deux rivaux politiques dont le vrai combat tourne autour de la succession de Ni John Fru Ndi à la tête du parti. Même si au sein du SDF on a jamais avoué qu’il se livre une guerre de succession, les faits sont assez illustratifs pour comprendre que l’heure est à la guerre de positionnement chez les, héritiers de Fru Ndi.
Dans le combat que se livrent Joshua Osih et Jean Michel Nintcheu, il est difficile de dire qui bénéficie le plus du soutien de son parti. Pour certains le favori naturel serait l’actuel premier vice-président, Joshua Osih, candidat du parti à la dernière élection présidentielle. « Il est anglophone et semble encore bénéficier du soutien du Chairman Ni John Fru Ndi », soutenait un cadre du parti. Mais, d’autres au Social Democratic Front préfèrent le fougueux président régional du parti dans le Littoral, Jean Michel Nintcheu.
«Il faut que le SDF revienne à ses fondamentaux, c’est-à-dire qu’il oppose au régime une résistance de manière à dissiper dans la conscience de certains Camerounais ces soupçons de connivence ou de collaboration qui existerait entre lui et le gouvernement en place», avait affirmé il y a quelques mois Jean Robert Wafo, le ministre de la Communication du NEC, en signe de soutien à l’honorable Nintcheu.
Osih souffle sur du chaud et du froid !
La débâcle du vice-président du SDF à la course de la magistrature suprême a laissé un arrière-goût amer aux militants. Des voix dissonantes se sont d’ailleurs faites entendre au sein de la diaspora. C’est le cas de la section d’Allemagne qui a ouvertement réclamé la démission du député de son poste de premier vice-président.
Jean Robert Wafo et ses camarades basés en Allemagne souhaitent à cet effet voir le NEC «amener l’honorable Joshua Osih à assumer toutes les conséquences politiques et personnelles qui s’imposent en facilitant sa démission à son poste de premier vice-président national du SDF».
La demande demeure d’actualité. Aussi bien au sein de la diaspora qu’au niveau national. «C’est la pire ‘performance que le parti ait enregistré depuis sa création en 1990. Nous pensons que Joshua Osih a démontré qu’il n’a pas les épaules assez solides pour assumer le rôle de leader de notre parti. Ce serait en effet préjudiciable de faire de lui le successeur du chairman», assure un cadre du parti courroucé. Si de nombreux militants et sympathisants du SDF continuent de ruminer cette déconvenue, Joshua Osih, 52 ans, lui, semble être passé à autre chose.
Le natif de Kumba dans le Sud-Ouest est resté discret, sobre et peu visible sur l’échiquier politique relativement à la critique des affaires de la République. Désormais, c’est dans les milieux du football, notamment en sa qualité de membre du Comité exécutif intérimaire de la Fécafoot, qu’il livre certains combats. Une fonction vue d’un mauvais œil par certains de ses camarades. «Le football n’a jamais été une priorité au SDF, lâche notre source.
Pourtant, il semblerait que c’est le cas pour Joshua Osih qui a visiblement délaissé nos combats notamment celui visant à mettre un terme à la crise anglophone. Il en parle certes, mais on aurait aimé voir plus de détermination de sa part. Aujourd’hui, je pense que ce n’est pas à Maurice Kamto d’organiser des marches pacifiques pour que cesse cette guerre, mais plutôt le SDF».
Comme ce dernier, beaucoup au sein du parti craignent un naufrage, en cas de désignation Joshua Osih comme principal héritier de Ni John Fru Ndi. Déjà, il faudra dissiper tous les soupçons qui pèsent contre lui. Et ces barrons du parti qui estiment que le successeur de Ni John Fru Ndi ne doit être issu que du Nord-Ouest.