« En ce qui concerne le secteur minier, nous allons entamer en 2010 les travaux de construction de la mine de cobalt, nickel, manganèse de Nkamoua, les activités d’exploitation du diamant de Mobilong et la réhabilitation du site de l’ex-Cellucam pour le démarrage des activités du technopole Edéatech. Nous allons accélérer le processus devant aboutir à l’exploitation de la bauxite de Minim-Martap-Ngaoundal et du fer de Mballam. Quant à l’or de Bétaré-Oya, son exploitation industrielle a démarré en 2009 », annonçait méthodiquement, le président Paul Biya, le 31 décembre 2009. L’année 2010 présageait donc un secteur minier capable de contribuer efficacement à la croissance économique du pays.
Mais en lieu et place de l’embellie annoncée par le président de la République, ce fut le flou autour de la gestion des revenus miniers. Des sources officielles, l’Etat perd 12 milliards de F chaque année. Plus grave, l’estimation est maigre. Avant l’adhésion du Cameroun au processus de Kimberley en août 2012, c’est le clair-obscur autour de l’exploitation du diamant. L’Etat n’a la mainmise que sur 40% de son potentiel minier, représentant également le territoire national exploité. Entre fraude, gestion calamiteuse et production artisanale, les pertes enregistrées par le trésor public sont plus énormes que les 12 milliards de F annuels déclarés. Dans les faits, la contribution du secteur minier au PIB, à l’exportation et à l’emploi, peine à franchir la barre de 1%. Un vrai paradoxe. La création de la Société nationale des mines (Sonamines), annonce donc la fin de la récréation.
Selon l’article 18 du décret n°2020/749 portant création de la Sonamines, elle vient phagocyter le programme d’Appui au développement des activités minières (CAPAM), et assurer une meilleure gestion du secteur. Avec l’Etat comme actionnaire principal, mais une possibilité d’ouverture au privé, les missions de la Sonamines sont plus larges : inventaire des indices miniers, exploration, transformation, négociation et suivi de l’exécution des contrats. Elle est également en charge de la réhabilitation des sites d’exploitation, la promotion de l’information, de la transparence. Enfin, elle s’occupe de la réalisation des opérations commerciales, industrielles, mobilières et financières, rattachées à son objet social. Ce qui reste un gros portefeuille malgré l’exclusion des hydrocarbures et des substances des carrières.
Avec un siège fixé à Yaoundé, une tutelle technique assurée par le ministère en charge des mines, et une tutelle financière garantie par le ministère en charge des finances, la gestion de la Sonamines incombe à trois organes : l’assemblée générale, le conseil d’administration, et la direction générale. Dans sa vision 2035, le président Paul Biya entend faire du Cameroun un pays émergent doté d’un secteur industriel et minier fort, en attirant dans ces activités à haute intensité capitalistique et technologique des investisseurs fiables.