Le 265e successeur de Pierre, s’est associé à l’initiative de recherche de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest prise le 10 septembre par le président Paul Biya.
« Demain, lundi 30 septembre, aura lieu au Cameroun une rencontre de dialogue national pour rechercher une solution à la difficile crise qui, depuis quelques années, affine le pays. M’associant aux souffrances et aux espérances du bien-aimé peuple camerounais, je vous invite tous à prier pour que ce dialogue puisse se révéler fructueux et conduire à des solutions pour une paix juste et durable, au bénéfice de tous. Que Marie, Reine de la paix, intercède pour nous », a exhorté l’évêque de Rome, hier durant la célébration dominicale dédiée aux migrants et réfugiés.
Convergence de vues entre Paul Biya et le Souverain pontife
Le premier veille sur le pont du Moungo, trait d’union entre les anciens Cameroun oriental et occidental et symbole de la réunification de ces deux parties du pays. Matérialisant la jonction par route entre Buéa et Yaoundé, anciennes capitales des deux Cameroun, ce pont a souvent été présenté comme une potentielle cible des sécessionnistes.
Le second est chargé de l’entretien du pont sacré Sublicius. Construit au-dessus du Tibre, le premier pont de la ville de Rome a été détruit plusieurs fois et toujours reconstruit. Sa préservation est une question de religion et des dégâts provoqués sur l’ouvrage sont considérés comme un mauvais présage.
Les deux grands architectes de la paix dans le monde affichent sur le dossier de la crise anglophone, une convergence de vues qui sans doute aura les faveurs du Dieu d’Abraham. Eclairé à la lumière des textes saints, qui dans le livre des Psaumes préviennent : « si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain; si l’Éternel ne garde la ville, Celui qui la garde veille en vain », le président Paul Biya a convié les membres du clergé au grand dialogue national pour implorer la miséricorde du Dieu de David.
Le menu du grand dialogue national
« C’est pourquoi, j’ai décidé de convoquer, dès la fin du mois en cours, un grand dialogue national qui nous permettra, dans le cadre de notre Constitution, d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais aussi de toutes les autres composantes de notre Nation », a annoncé le président de la République lors de son message du 10 septembre dernier.
Du 30 septembre au 4 octobre, les Camerounais de tous les horizons, y compris la diaspora, aborderont les thèmes susceptibles d’apporter des réponses aux préoccupations des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que celles des autres régions de notre pays. Au menu des échanges du palais des Congrès, le modérateur Joseph Dion Ngute, Premier ministre, a constitué huit commissions de 50 membres chacune.
- Commission 1 : Bilinguisme, diversité culturelle et cohésion sociale,
- Commission 2 : Système éducatif,
- Commission 3 : Système judiciaire,
- Commission 4 : Décentralisation et développement local,
- Commission 5 : Reconstruction et développement des régions touchées par la crise,
- Commission 6 : Retour des réfugiés et des personnes déplacées,
- Commission 7 : Désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants,
- Commission 8 : Rôle de la diaspora dans la crise et la contribution au développement du pays.
Le grand dialogue national a donc vocation à réunir, sans exclusive, les filles et les fils du Cameroun, autour de valeurs qui lui sont chères : la paix, la sécurité, la concorde nationale et le progrès. Le Cameroun, Afrique en miniature, devrait demeurer un havre de paix, une terre hospitalière. Le Souverain pontifie a fort à propos mis en exergue un extrait de l’épitre de l’apôtre Paul aux Hébreux qui rappelle que : « n’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges».