Gabriel Mbaga Obiang Lima, le ministre des Mines et des Hydrocarbures, émissaire du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, était porteur d’un pli fermé destiné au président Paul Biya. Au terme de l’entretien avec le président de la République, il s’est confié à la presse. « Je suis venu présenter au chef de l’Etat la nouvelle initiative de la Guinée équatoriale de renforcement du commerce entre Etats africains et en même temps, solliciter la bénédiction du président Paul Biya ». S’inspirant de l’exemple camerounais, sous l’impulsion du président Paul Biya, grand sage africain, Malabo a résolument opté pour la solidarité gage d’un avenir plus inclusif, résilient et durable. L’envoyé spécial du président Obiang Nguema Mbasogo a confié que « le président Paul Biya a jugé cette initiative bonne pour le développement de nos économies, surtout en cette période difficile ».
Yaoundé et Malabo se donnent résolument la main pour une mutualisation des efforts. Si la coopération entre les deux pays a déjà fait ses preuves dans les domaines politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux et techniques, le président Paul Biya et son frère ont décidé de l’étendre aux échanges commerciaux et plus spécifiquement dans la gestion des hydrocarbures. Sur une base bilatérale, ils optent pour le partage de leurs connaissances, leurs compétences, leurs expertises, ainsi que leurs ressources pour atteindre les objectifs de développement par le biais d’efforts communs dans la gestion de l’or noir et ses dérivés.
Cette nouvelle donne de la coopération Cameroun-Guinée équatoriale vise la promotion et le renforcement de l’autosuffisance collective grâce à l’échange d’expériences, la mise en commun, le partage et l’utilisation de leurs ressources techniques et d’autres ressources, et le développement de leurs capacités complémentaires. Pour ces moteurs de la CEMAC, cette option est bon augure pour l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC) devant réunir les 54 pays d’Afrique. En droite ligne de cette initiative continentale, Yaoundé et Malabo mènent différentes actions visant à intensifier leurs relations commerciales.
Le Cameroun et la Guinée équatoriale se donnent la main pour encourager l’autosuffisance en renforçant leurs capacités à trouver des solutions créatives pour faire face à leurs problèmes de développement. « Nous ne pouvons pas toujours dépendre des échanges avec les Etats-Unis, l’Europe ou l’Asie. Nous avons besoin de commercer entre nous », a souligné l’envoyé spécial de Malabo, magnifiant la coopération Sud-Sud. Les énormes richesses naturelles, dont regorgent les pays frères, telles que le pétrole, le gaz ou les mines, doivent alimenter leurs échanges commerciaux. S projetant à l’échelle régionale, le ministre équato-guinéen des Mines et des Hydrocarbures a indiqué avoir récemment affrété un premier cargo de méthanol vers le Gabon. Des discussions sont en cours avec le Nigeria pour l’importation du pétrole et du gaz vers la Guinée équatoriale.