Fondateur et président national incarcéré à la prison centrale de Yaoundé, le premier a confié depuis le 6 juin 2019 la vice-présidence au deuxième qui constate son empêchement et le destitue.
« Le Parti républicain souhaite continuer à jouer son rôle d’opposition, mais surtout à porter une parole de proposition utile. […] Cette dynamique nouvelle sera désormais animée par Monsieur Morgan Palmer. Nous l’avons désigné ce jour à l’unanimité des membres de notre conseil exécutif, vice-président et porte-parole du Parti républicain », pouvait-on lire dans un communiqué rendu public le 6 juin 2019, signé du président national de Parti républicain (PR), Georges Gilbert Baongla.
Dans son animation du PR, Morgan Palmer se veut respectueux des statuts du parti. Notamment de l’article 53 alinéa 2 qui stipule que « tout empêchement excédant un délai d’un mois, entérine la démission du Président ». Constatant que depuis le 3 juin 2019, « le Président Georges Gilbert BAONGLA est l’objet d’une longue détention préventive et d’un feuilleton judiciaire à l’issue incertaine », et soucieux de participer sereinement aux prochaines élections législatives et municipales, Morgan Palmer et les siens ont pris la décision qui s’imposait. « C’est avec une forte émotion et beaucoup de regrets que nous portons à la connaissance du public que Monsieur Georges Gilbert BAONGLA est dès à présent destitué de ses fonctions de Président du Parti Républicain. La Présidence provisoire du Parti sera assurée par le vice-Président Monsieur Morgan PALMER, dans l’attente de la tenue d’un congrès qui élira un nouveau Président et élèvera de fait le Président sortant à la Présidence d’honneur », signe le porte-parole du PR. Mis à la touche, Georges Gilbert Baongla contrattaque.
La riposte du président déchu
Depuis la prison centrale de Yaoundé, suite à une plainte du président directeur général du Groupe l’Anecdote Jean Pierre Amougou Belinga, Georges Gilbert Baongla a tout de suite réagi par un communiqué. « Les militants adhérents sympathisants du parti républicain informent l’opinion publique nationale et internationale qu’ils se désolidarisent formellement de la déclaration erronée contenue dans un document en circulation sur les réseaux sociaux prétendument signé du vice-président Morgan Palmer mis en mission en France par le président fondateur Dr Georges Gilbert Baongla à cet effet, et conformément aux statuts du parti une assemblée générale extraordinaire des membres du directoire est convoquée le 30 octobre 2019 », signe-t-il.
De toute évidence ce communiqué apparaît comme une opération de sauvetage à l’issue tout aussi incertaine que le feuilleton judiciaire au centre duquel se trouve le fondateur du PR. Les statuts du PR prévoient-ils une assemblée générale à la suite de toute publication sur les réseaux sociaux du vice-président ? Étant donné que le vice-président se trouve en mission en France, le quorum du directoire sera-t-il atteint ? La prison centrale de Yaoundé sera-t-elle le théâtre de cette assemblée générale ? Seul l’avenir nous aidera à répondre à ces questions.