A la suite de l’élection du 6 décembre 2020, chacune des dix régions du Cameroun compte 90 conseillers, dont 70 représentants de département et 20 représentants du commandement traditionnel. Ce scrutin est l’aboutissement d’un cycle électoral commencé le 25 mars 2018 avec l’élection des sénateurs, ensuite l’élection présidentielle, le 7 octobre 2018, enfin le double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020. Le tableau de la carte politique nationale est désormais complet.
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a consolidé sa position, en raflant la mise dans neuf des dix régions à savoir, l’Est, le Littoral, le Sud, le Centre, le Nord-Ouest, le Sud-Ouest. Pour s’assurer un conseil régional sans partage dans le Centre, le RDPC a dû affronter le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), dans le département du Nyong-et-Kellé, une circonscription constituée bastion de cette formation politique au lendemain du 9 février 2020, pour lui arracher les 10 sièges de conseillers régionaux. Un exploit retentissant, expression de la vitalité de la démocratie camerounaise. Dans le même temps, le PCRN a pu glaner des voix dans le département de la Mefou-et-Afamba, alors qu’il n’y comptait aucun conseiller municipal.
L’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) s’est imposée dans la région de l’Adamaoua. Ici, le conseil régional est bicolore dirigé par l’UNDP, fort de 56 sièges de délégués de départements, le RDPC n’a pu s’imposer que dans le département du Mbéré, en décrochant 14 sièges. Dans la région du Nord, grâce à une majorité relative dans le Mayo-Louti, l’UNDP, le parti de Bello Bouba Maigari a décroché 12 sièges sur les 17 que compte ce département. Ainsi, l’UNDP et le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), avec 2 sièges conquis dans le département du Mayo-Louti, siègeront aux côtés du RDPC qui s’est imposé avec 56 sièges.
Dans la région de l’Ouest, les 17 conseillers régionaux de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) siègeront aux côtés des 53 du RDPC. L’UDC ayant pu conserver son fief dans le département du Noun. A l’issue de l’élection du 6 décembre 2020, quatre formations politiques : le RDPC, l’UDC, l’UNDP et le FSNC, animeront les conseils régionaux pour les cinq prochaines années.
Il y en a assurément qui regrettent leur tiédeur et leur immobilisme. L’élection des conseillers régionaux a démontré avec force que le système électoral camerounais est digne de confiance. Le déroulement des diverses opérations dans une volonté indéniable de bien faire, la tenue du scrutin dans le calme et la responsabilité, la conduite des opérations post-électorales dans un esprit d’inclusion de toutes les parties prenantes, conformément à la loi électorale, ont à coup sûr infligé une cinglante réponse aux sceptiques et autres soupçonneux, qui, à chaque élection, nourrissent une foule d’a priori défavorables et un brin de mauvaise foi.