D’après Alfred Nguini, l’ambassadeur du Cameroun en France, M. Ongolo Barthélémy Xavier entretient des rapports incestueux depuis plusieurs années avec la brigade anti-sardinards.
Paris, 26 janvier 2019. Une cinquantaine de manifestants se revendiquant être des opposants au président Paul Biya envahissent l’ambassade du Cameroun, saccageant notamment des portraits du chef de l’Etat. Ces manifestants qui se filmaient en direct sur la plateforme digitale Facebook Live ont pénétré dans les locaux de l’ambassade fermée le samedi dans le très chic XVIe arrondissement de Paris, avant d’être évacués par les forces de l’ordre deux heures plus tard.
Depuis la survenue de ces événements, une question majeure taraude les esprits : comment ces manifestants ont-ils pu accéder dans la chancellerie fermée un samedi soir ?
Même les diligences observées autour de la plainte contre X déposée par l’ambassadeur, « pour association de malfaiteurs, vandalisme, dégradations volontaires, vol aggravé et menaces », qui ont pu mettre la main sur les têtes de file de la brigade anti-sardinards (BAS) : Waffo Abdoulaye dit « général Wanto », Thiam Abdoulaye dit « Calibri Calibro », et Azonsop Tchetchag Nelson dit « Maître corbeau », n’ont pas répondu à cette lancinante interrogation.
Des enquêtes en interne
En parallèle à la procédure devant le Tribunal correctionnel de Paris, procès pour lequel Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), s’est constitué partie civile, le chef de la mission diplomatique camerounaise en France a mené une enquête en interne. Activant plusieurs leviers, Alfred Nguini a découvert le pot aux roses. « Monsieur Ongolo Barthélémy Xavier, entretient des rapports incestueux depuis plusieurs années, avec la brigade anti-sardinards », établit l’ambassadeur de France au Cameroun.
S’inspirant de la discrétion qui caractérise la diplomatie camerounaise, Alfred Nguini entreprit la méthode la plus élégante : éloigner la taupe de Paris. Au fait de cette démarche, qui lui proposait pourtant une porte de sortie honorable pour sa carrière, M. Ongolo Barthélémy Xavier, qui porte mal ses prénoms, en complicité avec la BAS, a entrepris une campagne de dénigrement de l’ambassadeur.
Poussé vers la sortie
Depuis le mois de janvier 2020, M. Ongolo Barthélémy Xavier a été mis en quarantaine. « Précédemment deuxième secrétaire à l’ambassade », il est « désormais appelé à occuper d’autres fonctions à l’ambassade du Cameroun en République démocratique du Congo », précise Alfred Nguini, dans une note de service. Objet : interdiction d’entrée à l’ambassade à un diplomate.
Invité le 09 avril 2020, par correspondance nº00172/L/ACF, à libérer définitivement son bureau, « il avait jusqu’au 16 avril 2020, délai de rigueur, pour remettre au chef de mission, non seulement les clé de son bureau, mais tout le matériel appartenant à la mission dont il serait en possession », éclaire l’ambassadeur. Violant toute courtoisie, « l’intéressé n’a pas cru devoir s’exécuter », constate l’ambassadeur le 11 mai.
Compte tenu, d’une part, « de son attitude irrévérencieuse et de défiance ouverte vis-à-vis de l’autorité du chef de mission », et d’autre part, « qu’il chercherait à mettre à contribution pour commettre avant son départ définitif un forfait similaire à celui dont l’ambassade a été l’objet le 26 janvier 2019 », l’ambassadeur du Cameroun en France, Alfred Nguini a préféré tuer le mal dans l’œuf en décidant que, « l’accès à la chancellerie lui est désormais interdit, quel que soit le prétexte ». Il coupe ainsi l’herbe sous le pied de la BAS.