La pandémie du coronavirus est venue freiner les ardeurs nationales. Interdiction de rassemblements de plus de 50 personnes, confinement partiel, les mesures actuelles du gouvernement pourraient conduire à une célébration sans festivités.
À un mois et quelques jours de la célébration de la fête de l’unité, le pays vit encore au rythme de la lutte contre le Covid19. Aussi des mesures ont-elles été prises à cet effet en vue de limiter et de circonvenir la propagation du virus dans le pays. Parmi ces mesures, l’on peut citer celles qui concernent l’organisation populaire de la fête notamment les rassemblements de plus de 50 personnes.
Quand on sait qu’un carré de l’armée compte en moyenne 400 personnes et que les différentes armes qui défilent devant le chef de l’Etat sont constituées de plusieurs carrés, il est difficile d’envisager à l’heure actuelle, un défilé civil et militaire, à pied ou motorisé, au boulevard du 20 mai, engageant des soldats, des militants de partis politiques, des élèves et étudiants du pays.
En effet, l’autre mesure est la distanciation sociale : l’écart entre les hommes au défilé tant à la tribune officielle que dans les rangs des défilants, n’est guère d’un mètre. Dans ces conditions, il est difficile de concevoir une fête de l’unité sans mettre en danger des personnes, des personnalités et même des invités d’honneur venus d’autres cieux comme c’est souvent le cas. Si le défilé devait dans tous les cas se tenir, il est aujourd’hui difficile de lancer les préparatifs de cette communion du peuple avec lui-même sur l’étendue du territoire.
Pour ce qui est des écoles, universités et grandes écoles, nul ne peut aujourd’hui avec exactitude dire quand prendra fin la crise sanitaire actuelle. Car, écoliers, élèves, étudiants, comme les hommes des forces de défense, disposent d’une période de préparation de trois semaines au moins pour coordonner les mouvements d’ensemble. Seuls le Président Biya peut décidé de la levée de ces mesures drastiques contre le coronavirus.
Qu’en est-il des festivités au Palais?
Avec le confinement actuel de la communauté éducative à la maison, bien que la télévision nationale ait lancé des programmes de révision sur le petit écran, il est difficile d’engager ces derniers aux préparatifs de cet évènement, grand moment de la nation s’il en faut, qui a le secret de mettre autour du président de la République, les grands corps de l’Etat et les corps constitués nationaux. La garden-party du palais de l’Unité qui réunit souvent des milliers de convives autour du chef de l’Etat dans la salle des banquets et dans les jardins de ce symbole du pouvoir suprême, tombe elle aussi sous le coup des mesures prises par les autorités pour éviter de propager le Covid-19. Les retrouvailles populaires dans les régions et les localités reculées sont elles aussi hypothéquées cette année en raison de la crise sanitaire.
Les mémoires en 2019
Le Président de la République, S.E. Paul BIYA, Chef des Armées, avait présidé lundi 20 mai 2019, au Boulevard éponyme à Yaoundé, la grande parade militaire et civile marquant la célébration de la 47ème édition de la Fête de l’Unité. La Première Dame, Mme Chantal BIYA, a assisté à cette cérémonie grandiose.
Placée sous le thème : « Unité dans la diversité, atout majeur du peuple camerounais dans sa marche résolue vers l’émergence », cette édition de la Fête Nationale avait offert une fois encore aux camerounais l’occasion d’exprimer solennellement leur attachement à l’unité, à la paix et la stabilité d’un pays engagé résolument vers la voie de l’émergence.
Après le cérémonial d’accueil, les honneurs militaires et la revue des troupes, le Chef de l’Etat a pris place à la loge d’honneur aux côtés de son Epouse et des autres Grands corps de l’Etat ainsi que du Corps diplomatique accrédité à Yaoundé. A l’entame du défilé, le public a eu droit à un carrousel exécuté par une section de la Gendarmerie nationale. Puis, sous la conduite du Général de Brigade Assoualaï Blama, Commandant de la 41e Brigade d’infanterie motorisée (41ème BRIM) à Kousseri, la parade militaire a commencé. Elle comprenait trois parties: le ballet aérien, le défilé des troupes à pied et le défilé motorisé. L’assistance a pu une fois de plus apprécier la qualité des hommes et des structures qui constituent nos vaillantes forces de défense et de sécurité ainsi que les équipements et matériels mis à leur disposition par le Chef de l’Etat pour la préservation de la paix au Cameroun.
Le passage d’un contingent de l’armée congolaise, invité d’honneur du défilé militaire en 2019, a été fortement applaudi par le public. La parade civile qui avait suivi le défilé militaire a été une occasion de démonstration de la ferme volonté des Camerounais de rester unis, dans la diversité, en cette période particulière que traverse notre pays, avec des velléités sécessionnistes d’un groupe de camerounais égarés qui sèment la terreur et la désolation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Elèves du primaire et du secondaire, étudiants des universités d’Etat et privées, militants des partis politiques, ont exprimé leur détermination à préserver les valeurs d’unité, de fraternité, de paix, de patriotisme, de tolérance, qui ont fait la réputation du Cameroun.
L’une des grandes innovations de ce défilé en 2019 a été le passage des Lions Indomptables U-17, vainqueurs de la Coupe d’Afrique des Nations de football. S’agissant particulièrement des partis politiques, seuls ceux qui étaient représentés au Parlement ont pu défiler au Boulevard du 20 Mai à Yaoundé. On a ainsi noté la participation de sept partis politiques, à savoir le RDPC, l’UDC, le MDR, l’UNDP, de l’UPC, du FSNC, et de l’ANDP. L’apothéose de cette journée de fête nationale a été la réception offerte par le Président de la République et son Epouse Madame Chantal BIYA au Palais de l’Unité.