« Le président de la République m’a chargé de venir ici à Buea, capitale de la région du Sud-Ouest, pour présider cette cérémonie du projet, « faire taire les armes ». C’est le projet de l’Union africaine qui bénéficie du soutien du conseil de sécurité des Nations Unies. Et nous sommes ici en présence du corps diplomatique et de divers responsables de la défense et de la sécurité. Le président de la République a renforcé le dispositif réglementaire concernant les armes légères et de petit calibre dans notre pays. Nous ne voulons pas les voir circuler car elles sont la principale cause du manque de paix dans notre pays. Nous devons faire en sorte que l’ensemble de la population camerounaise puisse dénoncer les personnes qui détiennent des armes non autorisées. Cela démontre en effet la volonté de paix du chef de l’Etat », a déclaré le Premier ministre Joseph Dion Ngute, lors de la cérémonie de destruction des armes illicites à Buea-Bwitingi, le 19 mai.
Au cours de cette cérémonie, l’ambassadrice d’Allemagne au Cameroun, Mme Corinna Fricke, et la représentante de l’Union africaine ont pris la parole pour souligner la nécessité de collecter et de détruire les armes et munitions illicites pour leurs effets contre la paix, notamment l’alimentation des conflits. Sur le site de la cérémonie, les flammes croissantes des armes légères en feu ont indiqué la ferme volonté du président Paul Biya de suivre, contrôler et saisir les armes illicites en circulation qui causent la mort de civils sans défense.
Selon le Premier ministre Joseph Dion Ngute, les civils, y compris les groupes rebelles et les milices, détiennent plus de 40 millions d’armes légères et de petit calibre, tandis que les entités publiques en détiennent moins de 11 millions. Bien qu’aucun fournisseur d’armes n’ait été mentionné à Buea, l’ambassadeur d’Allemagne au Cameroun a souligné que 300 000 à 500 000 de personnes sont tuées chaque année dans le monde avec des armes illicites. Les rêves et la survie de la communauté disparaissent avec elles. Les armes alimentent des conflits meurtriers, entravent la paix et la prospérité et rendent le monde agité. La combustion symbolique des armes illicites de Buea est survenue à un moment où la circulation des armes de fabrication artisanale et industrielle a atteint des pics dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en crise depuis 2016.
L’idée de vérifier le flux des armes est née d’un sommet de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba en Ethiopie, en juillet 2017. Pour accélérer les mesures prises, l’UA a lancé début 2020 une campagne à l’échelle du continent intitulée « Faire taire les armes » afin de mobiliser toutes les parties prenantes et donner la priorité aux efforts de paix et de développement socioéconomique. Les difficultés qui mènent les gens aux conflits violents, notamment la pauvreté, les injustices historiques, les inégalités, le chômage, les changements climatiques, les flux financiers illégaux et la corruption, doivent également être résolues pour que les armes à feu soient réduites au silence.